Réforme des retraites en France: le Sénat a adopté le texte de compromis
Le Sénat, à majorité de droite, a adopté jeudi matin, avant la dernière étape très attendue à l'Assemblée nationale, le texte de compromis sur la réforme des retraites qui entérine le recul à 64 ans de l'âge de départ.
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Publié le 16-03-2023 à 11h09 - Mis à jour le 16-03-2023 à 13h57
Dans un hémicycle, qui a retrouvé son calme par rapport à la quinzaine passée, le vote a été acquis par 193 voix contre 114, au terme d'une séance d'une heure trois quarts.
Sans surprise, les groupes LR et centriste ont majoritairement voté en faveur du texte, joignant leurs voix aux groupe RDPI à majorité Renaissance et Indépendants.
Néanmoins, 6 sénateurs LR ont voté contre, de même que 7 centristes, et 19 sénateurs LR se sont abstenus, ainsi que 13 centristes.
En première lecture, samedi, le Sénat avait adopté le texte avec deux voix de plus.
Les regards sont désormais tournés vers le Palais Bourbon qui détient la clé de l'adoption définitive du texte. Son sort va se jouer à partir de 15H00.
En attendant, Emmanuel Macron multiplie les consultations avec les chefs de sa majorité, avec une nouvelle réunion prévue à midi pour décider d'un éventuel recours ou non au 49.3 (adoption du projet sans vote).
Au Sénat, seul a été voté sur le texte un amendement du gouvernement de coordination budgétaire, tirant les conséquences en chiffres des modifications apportées en commission mixte paritaire.
Cet amendement, habituel pour un texte budgétaire, a néanmoins provoqué un mouvement de protestation à gauche.
"Fruit d'un compromis"
Le gouvernement a défendu une nouvelle fois son projet de loi avant le vote des sénateurs.
"A l'issue de la CMP (Commission mixte paritaire) et à travers un nouveau transfert de taux entre la branche (d'assurance) AT-MP et la branche vieillesse, l'équilibre de notre système de retraites en 2030 est garanti", a assuré le ministre des Comptes publics Gabriel Attal.
Il a salué "le fruit d'un compromis politique construit patiemment".
"Avec 74 heures de discussion à l'Assemblée et 102 heures au Sénat, le débat a eu lieu", a de son côté estimé le ministre du Travail Olivier Dussopt. Le texte "a été profondément enrichi jour après jour et au fil de la discussion".
Les concessions accordées aux députés LR, notamment sur leur cheval de bataille du dispositif des carrières longues, n'ont pas dissipé les doutes sur les intentions de vote des députés de ce groupe indiscipliné.
"Nous sommes conscients que ce texte marque une étape et doit s'accompagner de changements profonds dans la prise en compte des salariés les plus âgés", a affirmé la présidente de la commission des Affaires sociales, la sénatrice Catherine Deroche (LR).
La socialiste Monique Lubin a de son côté "parlé avec ses tripes", longuement applaudie sur les travées de gauche. "Nous accompagnons le mouvement social et ses millions de salariés qui ne veulent pas du report de l'âge de la retraite".
L'écologiste Raymonde Poncet Monge a fustigé l'"injustice" et la "brutalité" de la réforme, la communiste Cathy Apourceau-Poly dénonçant "un marché de dupes entre le gouvernement