Une propriétaire condamnée à dédommager ses… squatteurs: "On marche sur la tête" (vidéo)

Des squatteurs avaient envahi un immeuble de Lyon. Pendant 18 mois, ils ont occupé illégalement les lieux. Pourtant, c’est la propriétaire qui va devoir les dédommager.

Augustin Pirard
Anne Gagneux, la propriétaire de l’immeuble et gérante de la SNC “La Belle et le Clochard” avait profité d’un jour où les squatteurs étaient partis pour changer toutes les serrures
Anne Gagneux, la propriétaire de l’immeuble et gérante de la SNC “La Belle et le Clochard” avait profité d’un jour où les squatteurs étaient partis pour changer toutes les serrures ©Montage EdA - Photos BFM & Google Street View

C’est une histoire à peine croyable. À Lyon, la propriétaire d’un immeuble a été condamnée à payer ses squatteurs. “On marche sur la tête”, s’est exprimée la propriétaire.

Ce mardi 14 mars 2023, le tribunal a donné raison à des squatteurs qui occupaient un immeuble illégalement depuis juillet 2021. Deux squatteurs réclamaient même qu’ils puissent “réintégrer leur domicile sans délai” et qu’une “remise en état” soit effectuée.

Ils ont obtenu gain de cause pour une chose. La propriétaire des lieux ayant récupéré les lieux avant la date autorisée par la procédure judiciaire, elle a dû dédommager les deux squatteurs à hauteur de 2.000€ chacun.

"Dans quel monde vit-on?"

Et pourtant, dans la rue des Tuileries, à Lyon, ces squatteurs faisaient vivre l’enfer à leurs voisins depuis des mois. Tags, piscine sur le toit, musique à fond, attroupements… C’est pourquoi, Anne Gagneux, la propriétaire de l’immeuble et gérante de la SNC “La Belle et le Clochard” avait profité d’un jour où les squatteurs étaient partis pour changer toutes les serrures. “Ils veulent que je leur paie les nuits d’hôtel en plus ?”, avait réagi la proprio à Actu Lyon.

C’était le 23 janvier 2023. Le problème, c’était qu’une ordonnance indiquait que les squatteurs avaient jusqu’au 31 mars pour quitter les lieux. Le juge a donc déclaré que “la procédure de reprise des lieux diligentée le 23 janvier est irrégulière”.

”On marche sur la tête… Dans quel monde vit-on? Je me demande comment on peut accepter une plainte comme celle-ci en France…”, avait affirmé Anne Gagneux avant le procès.

Au Figaro, elle a annoncé qu’elle réfléchissait encore à interjeter appel du jugement ou pas.

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