5 choses à retenir de la première décennie du pontificat du pape François
Le pape célèbre les 10 ans de son pontificat ce lundi 13 mars 2023. Âgé de 86 ans, François a changé le visage de l’Église en une décennie, sans pour autant remettre en cause la doctrine catholique.
Max-Alexandre BouillardPublié le 13-03-2023 à 20h35
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1. Le premier pape d’Amérique du Sud
Le jésuite argentin Jorge Bergoglio est devenu le 13 mars 2013 le 266e pape, chef de l’Église catholique romaine, succédant à l’Allemand Benoît XVI, premier pape démissionnaire depuis le Moyen-Âge. François est le premier pape non-européen depuis le VIIIe siècle, mais surtout le premier Sud-américain de l’histoire, alors que 40 % des Catholiques dans le monde vivent en Amérique latine.
Il pourfend régulièrement les dérives autoritaires et les attaques contre l’Église, y compris sur son continent d’origine. Dernière attaque en règle, François a qualifié vendredi de “dictature grossière” le régime du président Daniel Ortega, dans un entretien au quotidien argentin Infobae.
2. Un engagement social et écologique
Dès 2013, le pape, en visite à Lampedusa, dénonçait l'"indifférence mondialisée” vis-à-vis des centaines de milliers de migrants qui risquaient leur vie pour atteindre l’Europe. Le pontificat de François est marqué par un fort engagement social et la migration est restée un sujet récurrent dans les discours du pape ces 10 dernières années. Lors d’une visite sur l’île grecque de Lesbos en 2016, le pape appelait encore à faire cesser l’indifférence.
En 2015, il publie Laudato si', une encyclique dans laquelle il réclame une révolution environnementale et dénonce l’égoïsme des riches. Tout au long des quelque 200 pages de cette encyclique sur “la maison commune” (la planète), très attendue avant la conférence climatique de Paris (COP 21), le pape prend la défense des plus pauvres, grandes victimes du réchauffement climatique.

3. Une volonté de réformer l’Église toujours jugée insuffisante
Là où il était le plus attendu, le pape François laisse toutefois des critiques mitigées. Face au drame de la pédocriminalité dans l’Église, après voir longtemps tergiversé, il a levé le secret pontifical et obligé les religieux à signaler les cas à leur hiérarchie. Mais les associations de victimes attendent encore davantage.
Un manque d’ambition est toujours reproché au pape. Les questions du mariage des prêtres, l’avortement ou l’homosexualité n’ont pas vraiment été discutées, malgré quelques prises de parole audacieuses.
4. Un meilleur dialogue avec les autres religions
Cette décennie bergoglienne a aussi vu le développement du dialogue inter-religieux, notamment avec l’islam.
Le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, haute autorité sunnite, a ainsi envoyé lundi ses vœux à François pour cet anniversaire. L’imam de la prestigieuse mosquée du Caire y salue les efforts du pape “pour construire des ponts d’amour et de fraternité” dans le monde. Des messages de félicitations sont également venus du patriarche de Constantinople Bartholomée, le plus prestigieux dignitaire des Églises orthodoxes, et du chef de l’Église anglicane, l’archevêque Justin Welby.
”C’est un pape de ce temps. Il a su saisir les besoins d’aujourd’hui et les proposer à l’ensemble de l’Église universelle et c’est une belle intuition qu’il a eue, éclairé par l’esprit saint. Et maintenant, il donne à l’Église un élan pour les temps à venir. Il sème du bon pour l’avenir”, a confié à l’AFPTV Don Roberto, un prêtre venu dimanche au Vatican pour marquer les dix ans de pontificat de François.
Mais ses efforts nourris pour se rapprocher de l’orthodoxie ont été rattrapés par l’actualité et la rencontre historique de 2016 avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, soutien de Moscou, semble plus lointaine que jamais.

5. Une décennie marquée par les crises
La première décennie du pape François a enfin été marquée par des évènements majeurs sur la scène mondiale. À partir de mars 2020, la pandémie de Covid-19 a fait des millions de morts et a obligé le souverain pontife à affronter “la tempête” du coronavirus, seul sur la place Saint-Pierre, donnant une image spectaculaire.
Dans les nombreuses interviews accordées à l’occasion des dix ans de son pontificat, le pape est aussi revenu sur le conflit en Ukraine. Interrogé par le quotidien italien Il Fatto Quotidiano sur ce qu’il souhaitait pour l’avenir, il a répondu : “La paix. La paix pour l’Ukraine martyrisée et pour tous les autres pays qui souffrent l’horreur de la guerre qui est toujours un échec pour tous”.
”On a besoin de paix”, a-t-il de nouveau insisté dans le podcast de Vatican News, appelé “popecast”.
