Guerre en Ukraine: Moscou et Pékin dénoncent "le chantage et les menaces" des pays occidentaux

Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine ont dénoncé jeudi les pays occidentaux qui utilisent selon eux "le chantage et les menaces" pour imposer leurs vues, selon la diplomatie russe.

Belga
SAMARCANDE, 15 septembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping (à gauche) rencontre son homologue russe Vladimir Poutine au Forumlar Majmuasi Complex à Samarcande, en Ouzbékistan, le 15 septembre 2022. Ils ont échangé des points de vue sur les relations sino-russes et les questions internationales et régionales d'intérêt commun. (Xinhua/Ju Peng)
Le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine ©Xinhua News Agency

Lors d'un entretien en marge d'une réunion du G20 à New Delhi, le ministre russe Sergueï Lavrov et le ministre chinois Qin Gang ont "unanimement rejeté les tentatives d'ingérence dans les affaires internes d'autres pays, d'imposer des approches unilatérales par le chantage et les menaces", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Les deux responsables ont exprimé leur "satisfaction" concernant "le développement rapide du dialogue politique bilatéral et de la coopération pratique" entre Moscou et Pékin, selon ce communiqué.

Ils ont également évoqué la situation en Ukraine, "y compris la position de la diplomatie chinoise concernant le règlement politique" du conflit.

"Dans toutes les questions évoquées, nous avons constaté un haut niveau de proximité et de correspondance entre nos positions", a ajouté cette source.

Guerre en Ukraine: le chef de la CIA "convaincu" que Pékin envisage d'envoyer des armes à la Russie

Vendredi dernier, un an jour pour jour après le déclenchement de l'offensive russe contre l'Ukraine, Pékin a publié un document en 12 points appelant notamment Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.

Mais si la Chine cherche à s'imposer comme médiateur dans ce conflit, sa position d'alliée de la Russie la disqualifie aux yeux des Occidentaux, qui soutiennent de leur côté l'Ukraine.

Accusée récemment par les États-Unis d'envisager de fournir des armes à la Russie, la Chine a fermement démenti. Elle appelle toutefois régulièrement les Européens à prendre en compte les craintes russes face à l'Otan et se présente, comme Moscou, comme un rempart à une hégémonie occidentale.


Le soutien occidental risque d'entraîner des "conséquences catastrophiques"

L'implication croissante des États-Unis et de l'Otan en Ukraine risque d'entraîner un affrontement militaire direct aux "conséquences catastrophiques", a averti jeudi la Russie à Genève dans un discours boycotté par de nombreux diplomates occidentaux.

S'exprimant devant la Conférence du désarmement, le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a dénoncé les pays qui poussent "à l'escalade".

Des diplomates européens, américain et britannique ont boycotté son discours, préférant se rassembler à l'extérieur de la salle autour de l'ambassadrice ukrainienne, Yevheniia Filipenko. Un geste de solidarité, comme ils en ont beaucoup fait depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou l'année dernière.

"La menace stratégique la plus grave vient aujourd'hui de la politique des États-Unis et de l'Otan visant à attiser davantage le conflit en Ukraine et dans les environs", a accusé le diplomate russe.

"Leur implication croissante dans une confrontation armée risque d'entraîner un affrontement militaire direct entre des puissances nucléaires aux conséquences catastrophiques", a-t-il assuré, dans une salle relativement vide.

Les diplomates des pays alliés de l'Ukraine, debout devant une fresque aux couleurs de l'Ukraine, brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire "StandWithUkraine" (Aux côtés de l'Ukraine).

Mme Filipenko a salué cette "extraordinaire démonstration de solidarité avec le peuple ukrainien", indiquant que son pays y voyait aussi "le signe de l'isolement de la Russie".

"Cette façon de se réunir autour d'elle, c'est une façon de dire que nos pays sont unis pour refuser cette guerre d'agression, pour refuser cette invasion et pour défendre le droit de l'Ukraine à sa souveraineté, son intégrité territoriale, sa liberté", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur français Jérôme Bonnafont. Son homologue britannique Simon Manley a assuré qu'il continuerait à montrer son soutien à l'Ukraine "jusqu'à ce que la Russie retire ses chars" du pays.

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