Presque 3 ans après l'hécatombe de Bergame: l'ex-Premier ministre italien visé par une enquête pour négligences lors de la pandémie

Giuseppe Conte est visé par une enquête sur sa gestion de la crise sanitaire. Le parquet de Bergame, ville durement touchée en 2020, clôture un travail de trois ans.

Belga
"Les murs de Bergame" de Stefano Savona. Berlinale 2023
Photo prétexte - "Les murs de Bergame" de Stefano Savona. ©Ilbe

L'ex-Premier ministre italien Giuseppe Conte, en fonction au début de la pandémie de Covid-19, est visé par une enquête pour de possibles négligences dans sa gestion de cette crise sanitaire, ont rapporté mercredi soir les médias.

Le parquet de Bergame, ville lombarde du nord de l'Italie qui avait l'un des principaux foyers de coronavirus à son arrivée en Europe, a clos au bout de trois ans son enquête, selon les principaux quotidiens dont Il Corriere della Sera.

M. Conte, Premier ministre de 2018 à 2021 et actuel président du Mouvement 5 Étoiles (parti populiste dans l'opposition), avait été entendu dès juin 2020 par un magistrat sur la gestion de cette crise.

Les magistrats soupçonnent M. Conte et son gouvernement d'avoir sous-estimé la diffusion du virus bien que les données à sa disposition montraient que la situation à Bergame et la région alentour empirait rapidement, et ce alors que les forces de l'ordre étaient déjà prêtes à isoler ces zones du reste du pays.

Les magistrats leur reprochent en particulier de ne pas avoir créé entre le 3 et le 9 mars 2020 une "zone rouge" comprenant deux communes de cette zone, Nembro et Alzano Lombardo, particulièrement touchées par le Covid-19.

C'est ce que reproche le parquet de Bergame à 19 personnes visées par une enquête préliminaire, dont, outre M. Conte, son ministre de la Santé Roberto Speranza, le président de la région Lombardie Attilio Fontana, toujours en fonction, et son adjoint à la Santé à l'époque, Giulio Gallera.

De premières "zones rouges" avaient été établies fin février 2020 sur décision du gouvernement dans une dizaine de municipalités lombardes, notamment Codogno, la ville du "patient numéro un".

Selon l'hypothèse formulée par les procureurs de Bergame, qui se basent sur des expertises scientifiques, le confinement de cette zone de Bergame aurait permis de sauver plusieurs milliers de vies.

M. Conte, cité par plusieurs médias, a réagi à cette annonce en se disant "serein", assurant "avoir agi avec le plus grand engagement et un grand sens des responsabilités durant l'un des moments les plus durs vécus par notre République".

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