Un an de guerre en Ukraine : “C’est à qui tiendra le plus longtemps”
Le 24 février 2022, Poutine et la Russie déclaraient la guerre à l’Ukraine. D’une offensive-éclair, le conflit s’est enlisé en une guerre d’usure. “C’est à qui tiendra le plus longtemps”, estime l’Amiral Michel Hofman, chef de la Défense belge.
Publié le 24-02-2023 à 09h06 - Mis à jour le 24-02-2023 à 09h21
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine et la Russie déclaraient la guerre à l’Ukraine. À l’occasion de cet anniversaire, l’Amiral Michel Hofman, chef de la Défense belge était l’invité de la chaîne d’informations LN24 ce vendredi 24 février 2023.
Avec toutes les forces dont elle dispose, l'armée russe aurait dû tout balayer sur son passage
Le chef des armées a jeté un regard sur les premiers mois de l’invasion russe en Ukraine, à commencer par l’offensive-éclair le 24 février 2022. “Cette invasion de masse et de tous les côtés s’est avérée moins bien planifiée du côté russe pour des raisons logistiques ou de personnel. Avec toutes les forces dont elle dispose, l’armée russe aurait dû tout balayer sur son passage”, a analysé le chef des armées.
Analyse : la guerre en Ukraine est-elle hypertechnologique ?Un an plus tard, grâce à la résistance ukrainienne, appuyée par les Occidentaux, le conflit est enlisé en une guerre d’usure. “Il y a dans les deux camps d’énormes pertes, humaines et de matériel. En une année, les Russes ont perdu environ 60 % de leurs tanks qui n’ont pas encore été remplacés. En termes de pertes humaines, on peut estimer que la Russie doit déplorer au moins 200.000 hommes décédés ou gravement blessés.”
L’efficacité de la mobilisation russe en question
Dans ces circonstances, alors que les Ukrainiens sont confiants de pouvoir remporter cette guerre, la Russie peut-elle encore tenir longtemps ? Il y a eu une mobilisation en septembre de 300.000 hommes, côté russe, mais ces effectifs ne sont pas assez formés, selon l’Amiral Michel Hofman.
Jusqu'à ce jour, les volontaires russes n'ont pas prouvé leur efficacité et plus la Russie fait appel à la mobilisation, moins elle a le temps d'entraîner ces effectifs
”La Russie a la capacité de générer des soldats. La capacité de les entraîner au niveau adéquat pour mener les objectifs russes reste un point d’interrogation. Jusqu’à ce jour, les volontaires russes n’ont pas prouvé leur efficacité et plus la Russie fait appel à la mobilisation, moins elle a le temps d’entraîner ses effectifs. La qualité des jeunes russes qui arrivent sur le front baisse. C’est à qui tiendra le plus longtemps”.
Un an de conflit en Ukraine: la guerre de la communicationQu’en est-il de la menace nucléaire russe ? Une question qui inquiète vu la récente suspension du traité de désarmement nucléaire New Start de la part des Russes. “La menace nucléaire russe est suivie. Il n’y a pour le moment aucune indication d’un changement ou d’une menace quelconque”, a conclu l’Amiral Michel Hofman.