Réforme des retraites en France : les débats s’achèvent dans la confusion (vidéo)

L’Assemblée nationale française a conclu vendredi à minuit, sans vote et dans la confusion, l’examen en première lecture d’un projet de réforme des retraites contre lequel syndicats et opposition sont vent debout, l’examen du texte devant désormais se poursuivre au Sénat.

Belga
Majority deputies and National Rally deputies sing "The Marseillaise" as French left-wing coalition NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale - New Ecologic and Social People's Union) leave at the end of the debate about the government's pension reform plan at The National Assembly - French Parliament's lower house - in Paris, early February 18, 2023. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Le Sénat se saisira du texte le 2 mars 2023. ©AFP or licensors

Les députés ont ensuite largement rejeté une motion de censure déposée par le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN).

Mesure phare du deuxième quinquennat du président Emmanuel Macron, la réforme des retraites est contestée tant par les oppositions de gauche que de droite et a déjà provoqué cinq journées de grèves et de manifestations à travers le pays.

Elle provoque aussi des tiraillements au sein même de la majorité présidentielle, qui nécessite l’appui de parlementaires Les Républicains (LR, droite) pour faire adopter le texte.

Reforme des retraites en France: le ministre du Travail en train de faire des mots croisés pendant les débats au Parlement

Au Parlement, cette réforme a donné lieu à près de neuf jours de débats épiques, entre rappels au règlement et suspensions de séance, sur la question du financement du système. Plusieurs milliers d’amendements avaient été déposés par la gauche.

Le débat s’est achevé à l’heure prévue par la Constitution, à minuit pile.

En préambule de la motion de censure présentée par son parti, la cheffe du RN Marine Le Pen a dénoncé “un projet […] mal porté et mal expliqué”, ainsi qu’un “déni de démocratie” du gouvernement.

La Première ministre Elisabeth Borne lui a répondu en soulignant que le débat sur les retraites avait montré les visages de “deux populismes”, ceux de l’extrême droite et de la gauche radicale.

Chargé de défendre le texte, le ministre du Travail Olivier Dussopt, la voix rauque, a indiqué que “le gouvernement saisira(it) le Sénat du texte qu’il a initialement présenté, modifié par les amendements votés” par l’Assemblée.

”Vous m’avez insulté 15 jours”, a-t-il lancé, furieux, aux députés de la France insoumise (LFI, gauche radicale), en quittant l’hémicycle.

”Macron en échec à l’Assemblée. La retraite à 64 ans n’est pas passée”, a réagi avant même la fin des débats le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon dans un billet de blog. “Cette réforme n’a pas de légitimité parlementaire”, a abondé face aux journalistes la présidente du groupe, Mathilde Panot.

Sans surprise au vu du nombre d’amendements restant à examiner et de la date butoir fixée à minuit, les débats se sont interrompus très loin de l’article 7 sur le report de l’âge légal à 64 ans, le plus controversé.

Le Sénat se saisira du texte le 2 mars.

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