Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan dépasse les 5.000 morts et risque d’encore s’alourdir

Selon le dernier bilan officiel ce mardi 7 février 2023, plus de 5.000 personnes ont trouvé la mort dont plus de 3.400 en Turquie, et plus de 1.600 en Syrie.

Belga
Rescuers search for victims and survivors amidst the rubble of collapsed buildings in Kahramanmaras, Turkey, after a 7.8-magnitude earthquake struck the country's southeast on February 7, 2023. - A major 7.8-magnitude earthquake struck Turkey and Syria, killing more than 3,000 people and flattening thousands of buildings as rescuers dug with bare hands for survivors. (Photo by Adem ALTAN / AFP)
L’aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan “toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit”. ©AFP or licensors

Mise à jour 9h59 – Les séismes qui ont frappé ce lundi la Turquie et la Syrie ont fait plus de 5.000 morts, selon de nouveaux bilans officiels diffusé ce mardi, tandis que les secouristes tentent encore d'extraire des rescapés des décombres.

Au moins 3.419 personnes ont été tuées dans le Sud-Est de la Turquie et 1.602 dans le Nord de la Syrie, ce qui porte le bilan total à au moins 5.021 morts, selon des sources officielles et médicales.


La course contre la montre et le froid s’est poursuivie toute la nuit en Turquie et dans le nord de la Syrie pour extirper des survivants des violents séismes qui ont ravagé la région ce lundi, laissant plusieurs milliers de morts.

Selon le dernier bilan officiel – qui risque de s’alourdir – , plus de 5.000 personnes ont trouvé la mort dont 3.419 en Turquie selon l’organisme public de gestion des catastrophes (Afad), et plus de 1.600 en Syrie.

Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l’être, comme cette enfant de sept ans sortie des ruines à Hatay (sud), à la frontière syrienne, sous les yeux de l’AFP, après plus de 20 heures de terreur, le pyjama maculé de poussière. “Où est ma maman ?”, a-t-elle dit au secouriste qui la tenait dans les bras.

Le mauvais temps qui plane sur l’Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés.

Premières aides internationales

L’aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan “toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit”.

Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige.

Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.

Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

En revanche en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours “dans les prochaines heures”, alors que selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours.

L’ONU a également réagi, mais en insistant que l’aide fournie irait “à tous les Syriens sur tout le territoire”, dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement.

Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe Etat islamique (EI) se sont évadés d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.

Les bilans de part et d’autre de la frontière n’ont cessé de s’alourdir et compte tenu de l’amplitude des dégâts ils devraient augmenter au fur et à mesure des recherches.

Rien qu’en Turquie, les autorités ont dénombré près de cinq mille immeubles effondrés. Et la chute radicale des températures fait courir un risque supplémentaire d’hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines.

Dortoirs

L’Organisation mondiale de la santé a dit elle-même s’attendre au pire et redouter “des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux”.

Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l’une de 7,8 survenue en pleine nuit (04H17 locales), l’autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie.

Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l’aube. La plus forte, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 6H13 locales (3H13 GMT) à 9 km au sud-est de Gölbasi (sud).

Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d’héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d’habitants ont préféré passer la nuit dehors, comme à Sanliurfa, dans le sud-est turc.

“Qui n’a pas peur ? Tout le monde a peur !”, assurait Mustafa Koyuncu, 55 ans, entassé avec sa femme et ses cinq enfants dans la voiture familiale.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

Le chef de l’Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

Plus de 240 secousses ont été recensées jusqu’à présent

Dans la zone frontalière turco-syrienne, 243 secousses ont été recensées après les puissants séismes qui ont secoué le sud-est de la Turquie et la Syrie ce lundi, a déclaré ce mardi le service gouvernemental turc pour la gestion des catastrophes et des situations d’urgence (Afad).

Le bilan pour la Turquie s’est alourdi mardi à 3.381 morts, selon l’Afad. Dans le même temps, pas moins de 15.834 personnes ont été blessées.

D’après le ministère de la Santé publique et l’organisation humanitaire des Casques blancs en Syrie, au moins 1.440 personnes sont mortes tandis qu’il y a eu plus de 3.500 blessés.

Cela porte à plus de 4.800 le nombre total de morts en Turquie et en Syrie, secouées par une série de tremblements de terre parmi les plus violents qui ont frappé la région depuis près d’un siècle.

Ces bilans sont encore provisoires. De nombreuses personnes sont toujours portées disparues. Les recherches se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi sous la pluie et la neige, qui tombent abondamment par endroits ainsi que des températures en chute libre qui rendent les opérations encore plus compliquées.

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