L'Ukraine va obtenir des armes occidentales de plus longue portée

AFP
<p>Un soldat ukrainien à bord d'un véhicule de combat BMP-2 à Bakhmout, le 3 février 2023</p>
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L'Ukraine a reçu la promesse de recevoir des armes occidentales de plus longue portée, une aide militaire sur laquelle compte son président Volodymyr Zelensky pour mettre fin à "l'agression brutale de la Russie".

La nouvelle aide militaire américaine, d'un montant de 2,2 milliards de dollars inclut à cet égard des roquettes qui pourraient quasiment doubler la portée de la force de frappe ukrainienne, selon le Pentagone.

Il s'agit en particulier de bombes GLSDB (Ground Launched Small Diameter Bomb), des engins de petit diamètre, tirés du sol pouvant atteindre une cible située à 150 km de distance et donc menacer des positions russes derrière les lignes de front.

"La remise des GLSDB n'aura pas lieu avant plusieurs mois", a toutefois précisé un porte-parole du Pentagone, le lieutenant colonel Garron Garn, invoquant les calendriers de production et de livraison. Il n'a par ailleurs pas pu en préciser le nombre pour des "raisons de sécurité".

"Si les livraisons d'armes s'accélèrent, notamment d'armes de longue portée, non seulement nous n'allons pas nous replier de Bakhmout, (mais) nous allons commencer à mettre fin à l'occupation du Donbass", une région orientale en partie aux mains des Russes, a affirmé le président ukrainien.

L'armée défendra "aussi longtemps qu'elle le pourra" cette ville-clé de l'est dont les soldats russes cherchent depuis des mois à s'emparer, "personne n'abandonnera" cette "forteresse", a martelé M. Zelensky.

Près d'un an après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Bakhmout est devenue l'épicentre des combats et les forces de Moscou ont obtenu ces dernières semaines de petits gains territoriaux dans la région au prix de lourdes pertes.

<p>De la fumée noire au-dessus de Bakhmout après des frappes, le 3 février 2023 en Ukraine</p>
<p>De la fumée noire au-dessus de Bakhmout après des frappes, le 3 février 2023 en Ukraine</p> ©AFP

Paris a fait savoir que la France et l'Italie allaient fournir au printemps un système de défense sol-air de moyenne portée MAMBA pour aider l'Ukraine à "se défendre face aux attaques de drones, de missiles et d'avions russes".

Et le Portugal, a affirmé samedi être est disposé à envoyer des chars lourds de fabrication allemande Leopard 2 à l'Ukraine mais a précisé qu'il devait d'abord travailler avec Berlin pour remettre une partie de ses blindés en état de fonctionnement.

En outre, le ministre américain de la Justice a annoncé vendredi le premier transfert de fonds russes confisqués à un oligarque d'un montant de 5,4 millions de dollars, dans le but d'aider l'Ukraine, selon la chaîne CNN.

- Bombardements russes -

Des journalistes de l'AFP ont constaté vendredi la violence des affrontements qui ont réduit en champ de ruines certains quartiers en périphérie de Bakhmout.

<p>Des habitants rentrent chez eux après avoir reçu une distribution de nourriture, le 3 février 2023 à Bakhmout, en Ukraine</p>
<p>Des habitants rentrent chez eux après avoir reçu une distribution de nourriture, le 3 février 2023 à Bakhmout, en Ukraine</p> ©AFP

Selon les autorités, cette ville compte aujourd'hui environ 6.500 habitants contre environ 70.000 avant la guerre.

Les bombardements se sont également poursuivis à Kherson, une grande ville du sud prise puis abandonnée par les Russes, où une personne a été tuée et une autre blessée vendredi, d'après les autorités.

Samedi, la grande ville portuaire d'Odessa souffrait d'importantes coupures de courant à la suite d'un incident technique dans une station électrique, qui a été constamment la cible de bombardements russes ces derniers temps, a annoncé le Premier ministre Denys Chmygal.

"La situation est complexe, l'ampleur de l'accident est importante, il est impossible de rétablir rapidement l'alimentation électrique, notamment des infrastructures critiques", a admis le chef du gouvernement.

<p>Carte de la situation en Ukraine au 3 février à 8h GMT</p>
<p>Carte de la situation en Ukraine au 3 février à 8h GMT</p> ©AFP

Par ailleurs, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Yermak, a annoncé samedi "un nouveau grand échange de prisonniers" qui a permis à Kiev de récupérer 116 personnes. Il n'a pas fait de commentaire sur les prisonniers russes concernés par cet échange.

- "Efforts considérables" -

Vendredi à Kiev, le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et d'autres hauts représentants européens se sont réunis avec M. Zelensky.

<p>(g-d) Le président du Conseil européen Charles Michel, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse, le 3 février 2023 à Kiev</p>
<p>(g-d) Le président du Conseil européen Charles Michel, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse, le 3 février 2023 à Kiev</p> ©AFP

Ce dernier a affirmé que son pays ne perdrait pas "un seul jour" pour avancer vers l'entrée dans l'Union européenne et a jugé "possible" d'engager les discussions à ce sujet dès cette année.

Les dirigeants européens ont salué "les progrès" dans la création d'institutions "indépendantes et efficaces" chargées de lutter contre la corruption qui ronge ce pays.

L'Ukraine est officiellement candidat à l'adhésion à l'Union européenne depuis juin 2022, un processus ardu requérant de nombreuses réformes qui pourrait durer des années.

- Produits pétroliers -

Mme von der Leyen a assuré travailler à de nouvelles sanctions contre la Russie pour le 24 février, date du premier anniversaire de l'invasion, jugeant qu'elle devrait "payer pour les destructions qu'elle a causées".

Elle a estimé que les mesures punitives prises depuis un an ont déjà fait reculer l'économie russe d'"une génération", notant que le plafonnement du prix du pétrole russe exporté à 60 dollars le baril coûte à Moscou 160 millions d'euros par jour.

S'y superposera un plafonnement du prix des produits pétroliers raffinés, que les ambassadeurs des Etats membres de l'UE ont approuvé vendredi, avant une adoption définitive par le Conseil européen.

Un embargo européen sur ces mêmes produits pétroliers envoyés à l'étranger par voie maritime doit d'ores et déjà entrer en vigueur dimanche, le Kremlin ayant fustigé une mesure "négative" qui va "déséquilibrer davantage" les marchés.

Les dirigeants européens ont également dit vouloir "intensifier" leurs efforts " pour utiliser des avoirs gelés de la Russie afin de soutenir la reconstruction de l'Ukraine et à des fins de réparation.

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