Guerre en Ukraine: HRW met en garde l’Ukraine contre l’utilisation de mines antipersonnel
Human Rights Watch (HRW) a mis en garde ce mardi 31 janvier 2023 l’Ukraine contre “l’usage apparent” par ses forces armées de mine antipersonnel interdites, lors de la bataille pour libérer Izioum.
Publié le 31-01-2023 à 13h14 - Mis à jour le 31-01-2023 à 13h15
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L’ONG Human Rights Watch (HRW) a mis en garde mardi l’Ukraine contre “l’usage apparent” par ses forces armées de mine antipersonnel interdites, lors de la bataille pour libérer Izioum (est), occupée pendant près de six mois par les forces russes.
”L’Ukraine devrait enquêter sur l’usage apparent par son armée de milliers de mines antipersonnel disséminées par des roquettes dans et autour de la ville d’Izioum lorsque les forces russes occupaient la zone”, écrit HRW, tout en rappelant que les forces russes de leur côté ont utilisé des mines antipersonnel dans de nombreuses régions d’Ukraine depuis le début de l’invasion il y a presque un an.
À Izioum, l’ONG a documenté de nombreux cas de “mines papillon”, de fabrication soviétique, déployées à partir de tirs de roquettes. Elles ont été trouvées dans neuf zones où se trouvaient des positions russes, suggérant que ces dernières étaient “les cibles”.
”Les forces ukrainiennes semblent avoir déployé des mines de façon intensive dans la région d’Izioum, entraînant des victimes civiles et posant un risque continu”, a déclaré Steve Goose, directeur du département armes à HRW, cité dans le rapport.
”Les forces russes ont fait un usage répété des mines antipersonnel et commis des atrocités à travers le pays, mais cela ne justifie pas l’utilisation par l’Ukraine de ces armes interdites”, ajoute-t-il.
Les mines papillon (PFM-1S), de couleur verte ou marron, sont remplies de 37 grammes de liquide explosif. Elles sont normalement équipées d’un système d’autodestruction après 40 heures, mais le mécanisme est souvent défaillant, rappelle HRW.
La ville d’Izioum a été reprise mi-septembre par les forces ukrainiennes, après plus de cinq mois d’occupation russe.
HRW a mené une enquête dans la région du 19 septembre au 9 octobre, interrogeant plus de 100 témoins, et a identifié onze victimes de mines.
Mais selon les services de santé interrogés par HRW, une cinquantaine de civils, dont au moins cinq enfants, ont été vraisemblablement blessés par ces mines pendant ou après l’occupation russe, la moitié ayant subi des amputations du pied ou de la jambe.
L’Ukraine est Etat partie au traité international de 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel, qu’elle a ratifié en 2005, rappelle HRW, qui demande à Kiev d’ouvrir une enquête et de détruire ses stocks.
La Convention d’Ottawa, entrée en vigueur en 1999, compte 164 Etats parties, à l’exception notamment des États-Unis, de la Russie ou de la Chine.
Interrogé par HRW pour son rapport, le ministère ukrainien de la Défense a déclaré dans une réponse écrite que l’armée respectait ses obligations internationales, mais indiqué que les informations sur les types d’armes utilisées “n’étaient pas commentées avant la fin de la guerre”.