AstraZeneca ne freinera pas la vaccination
L’Europe l’assure:les retards de livraison d’AstraZeneca ne ralentira pas la livraison de dizaines de millions de doses de vaccin.
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Publié le 03-02-2021 à 06h00
Optimisme de commande, ou prévision réaliste basée sur les faits? «18 millions de doses de vaccin ont été livrées en janvier; 33 le seront en février; et 55 en mars, si on s'appuie sur les trois vaccins autorisés pour l'heure», explique-t-on à la Commission européenne.
Pour le deuxième trimestre de cette année, pas moins de «300 millions de doses» sont certifiées. De quoi assurer un rythme soutenu à la vaccination, malgré les importants retard de livraison annoncés par l'entreprise anglo-suédoise AstraZeneca, dont le produit devait être «le vaccin de masse» du premier trimestre 2021.
Distance
Le problème, c'est que, lundi, la directrice générale de la Santé au sein de la Commission, Sandra Gallina, avait déclaré aux députés européens que les retards d'AstraZeneca (25% seulement garantis des plus de 100 millions de doses initialement annoncées) allaient pousser la Commission à «s'en distancer» et à se tourner vers les vaccins fabriqués par les laboratoires BioNTech-Pfizer et Johnson&Johnson.
Une déclaration d’autant plus crédible que le laboratoire allemand BioNTech annonçait opportunément ce lundi même qu’il livrerait jusqu’à 75 millions supplémentaires de doses de son vaccin au deuxième trimestre.
Pression?
Le problème, c’est que la Commission avait décidé d’allouer 336 millions d’euros à AstraZeneca pour développer son vaccin et accroître ses capacités de production. Des fonds perdus?
L'intégralité de la somme n'a pas été versée, avait ajouté Carla Gallina, et «si je n'ai pas le vaccin, vous n'avez pas le paiement de la Commission», avait-elle glissé.
Une manière de mettre la pression sur la firme? Les porte-parole de la Commission se récrient: «Nous travaillons avec un portefeuille de laboratoires. Et si l'un d'entre eux a des difficultés, pour des raisons variées, nous nous tournons vers un autre. Mais à l'arrivée, les engagements pris seront respectés».
Il n'empêche, la déclaration d'AstraZeneca «nous a fort surpris», avouent-ils.
D’autant que la réaction du conglomérat anglo-suédois n’a pas été celle de l’association Pfizer-BioNTech qui, elle aussi avait fait part de problèmes de production, mais qui a rapidement indiqué comment le handicap ainsi subi serait surmonté. Pfizer en escompte, il est vrai, un pactole de plus de 15 milliards de dollars en recettes dès cette année.
AstraZeneca, n'a jusqu'ici promis que 9 millions de doses supplémentaires. «Nous restons en contact avec la société pour voir avec elle comment résoudre le problème, et assurer la livraison des doses commandées», concluent les porte-parole de la Commission.
Exportations
Elles permettront peut-être à l’Union européenne de remplir sa promesse de livraison gratuite de vaccins aux pays les plus défavorisés.
Dans l'attente, deux licences d'exportation accordées dans le cadre d'un «mécanisme provisoire» l'ont été pour le Canada et le Royaume-Uni. Ils n'entrent pas dans cette catégorie.
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