Une structure d’accueil pour la diaspora
La diaspora congolaise en Belgique, la plus nombreuse au monde, veut jouer un rôle plus actif dans son pays d’origine.
- Publié le 30-06-2020 à 06h00
Combien dénombre-t-on de Congolais en Belgique? L'estimation est difficile: la statistique ne tient pas compte des Congolais naturalisés. 100 000, 150 000, 200 000? «C'est en Belgique que se trouve la diaspora congolaise la plus importante au monde», pose Gisèle Mandaila.
Cette diaspora envoie en République démocratique du Congo «quelque dix milliards de dollars par an», estime Stéphanie Mbombo. Une aide «aux familles, et essentiellement à l'économie informelle», qui ne contribue donc pas à l'essor du pays, constate Gisèle Mandaila.
«Il faudrait une structure d'accueil, pour accueillir les gens de la diaspora et les orienter vers des interlocuteurs appropriés, juristes, ingénieurs, médecins ou éducateurs. Et pourquoi pas des privilèges en matière d'investissements?», analyse Stéphanie Mbombo.
À la présidence
Depuis l'accession de Félix Tshisekedi, les choses se sont améliorées «pour l'octroi des visas», explique-t-elle.
Il est vrai que Félix Tshisekedi lui-même a passé de nombreuses années dans notre pays.
La diaspora n'est pas qu'une source d'aide matérielle, ajoute Gisèle Mandaila, c'est aussi une source de «transmission des connaissances». Elle aussi souhaite un «cadre qui lui permettrait de se déployer de manière plus formelle».
Réserve de compétences
Constat partagé par Pie Tshibanda: «La diaspora congolaise est une réserve de compétences dans des domaines aussi pointus que la médecine, l'informatique, les sciences humaines. Beaucoup d'entre nous ont acquis en Occident une expérience professionnelle qui ne pourrait que booster l'évolution du Congo. Ils n'attendent que la création des conditions requises pour qu'ils puissent descendre au pays.
Ils constituent un moyen de pression sur ceux qui soutiennent les dictateurs et considèrent le Congo comme une vache à lait, ajoute Pie Tshibanda.
La diaspora envoie énormément d'argent pour soulager la misère et pour financer des petits projets de développement à travers des ASBL dans lesquels Congolais et Belges collaborent», conclut-il.
«Chaque Congolais a au moins son ASBL», sourit en écho Stéphanie Mbombo.