Recréer une classe moyenne
À quels défis la République démocratique du Congo doit-elle faire face? L’urgence semble multiple!
- Publié le 30-06-2020 à 06h00
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«D'abord mettre fin à un régime de démocrature et établir un État de droit», assène Luc Henkinbrant, qui ne voit «pas pour demain» émerger une «élite compétente et intègre».
«Sur le plan politique, il faut travailler sur la légitimité des institutions et de leurs animateurs», prolonge Jean-Claude Katende. «Sur le plan sécuritaire, il nous faut une armée et une police bien formées, bien équipées, bien payées et républicaines pour assurer la sécurité du pays, des personnes et de leurs biens. Sur le plan économique et social, il faut mettre les énormes ressources naturelles du pays au service du peuple».
«Il faut promouvoir la culture démocratique et le respect des droits de l'homme», complète Jérôme M. Bonso.
Mais «71% des travailleurs sont dans le secteur informel», rappelle Anatole Mangala. Leur statut est précaire, et leur préoccupation première est de se nourrir et de nourrir leur famille.
«Le Congo doit reconstituer la classe moyenne qui lui manque, professe Stéphanie Mbombo. Nous manquons de maçons, de plombiers, d'électriciens, et nous avons beaucoup d'universitaires. Il y a un gisement d'emplois à développer».
Gisèle Mandaila partage le constat: «Je défends à fond les droits de l'homme, mais comme on le dit au Congo, les droits de l'homme ne font pas vivre. Il y a un potentiel gigantesque en agriculture, qu'on doit développer: le secteur occupera énormément de gens qui sortiront de la précarité. Dans celui de l'énergie, avec le barrage d'Inga, le Congo pourrait alimenter toute l'Afrique… et tous les Congolais n'ont pas assez d'électricité. Car si on veut faire du social, et c'est indispensable, il faut d'abord que l'économie fonctionne.»