«Le Congo a été le phare de l’Afrique»
En soixante ans, la RDC a connu une courte période d’essor. Mais le bilan de ces six décennies est lourd.
- Publié le 30-06-2020 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BRIKC32KNNE4VBC3GORLJFCQGM.jpg)
Le bilan de soixante ans d'indépendance? «En 1960, le produit intérieur brut était de 483 dollars par habitant: il n'est plus que de 300 dollars. Les indices de développement humain (santé, éducation, infrastructures, social), sont tous négatifs», diagnostique Stéphanie Mbombo.
«En 2012, 25% des enfants de 6 à 17 ans étaient hors de l'école. Le taux de mortalité des enfants est de 70 pour 1000. Un enfant de moins de 5 ans sur 14 souffre de malnutrition aiguë dans le pays, et même plus d'un enfant sur 10 dans les provinces de Kwilu, de Tshuapa, du Nord-Ubangi et de l'Ituri», détaille le Dr Mangala, rapports à l'appui.
Décollage
«Toutes ces années ne nous ont pas permis de construire le pays plus beau, célébré dans notre hymne national», soupire Jean-Claude Katende.
Et pourtant, au début du règne de Mobutu, «avec les conseillers belges, il y a eu un décollage économique jusqu'en 1967, rappelle Gisèle Mandaila. L'université de Lovanium a été renforcée; les universités de Lubumbashi et Kisangani ont été créées. Le Congo a été le phare de l'Afrique: il a attiré de nombreux étrangers.»
Puis, est survenue la «zairianisation», «de manière tout à fait irréfléchie. Cette politique d'authenticité, bien pensée, aurait pu avoir du sens, elle a surtout vu s'installer les clans, qui ont pillé les richesses du pays à leur profit.»
Le renversement du dictateur et l'arrivé au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, en 1997, «ont suscité un léger espoir. Il y a même eu une certaine reprise», reprend Gisèle Mandaila. Mais cela n'a été que feu de paille.
Lueurs d’espoir
«Le pays a pu organiser des élections libres en 2018 sans aide extérieure et sans s'endetter», salue néanmoins Stéphanie Mbombo.
«Grâce à la mondialisation, la RDC prend un nouveau départ», espère Jérôme M. Bonso.
«Un fils du pays (NDLR: le Dr Mukwege) est Prix Nobel. De travaux de grande envergure sont exécutés. On juge un haut dignitaire pour détournement de biens publics. Le bilan est en dents de scie, mais il monte», conclut Pie Tshibanda.