Nouvelles infections à Singapour et en Chine: faut-il craindre une seconde vague en Asie?

Alors qu’un déconfinement progressif s’organise dans certains pays d’Europe, l’Asie semble faire face à une résurgence du virus. De quoi susciter l’inquiétude?

agences
Florent Gobert
Nouvelles infections à Singapour et en Chine: faut-il craindre une seconde vague en Asie?
En Chine, la ville de Harbin a connu une hausse de cas importés ces derniers jours. ©AFP

À la veille de la nouvelle réunion du Conseil national de Sécurité, les citoyens belges s’attendent à en savoir plus sur les mesures de déconfinement qui devraient être mises en place à partir du début du mois de mai.

Comme la Belgique, de nombreux pays songent à déconfiner lentement alors que d’autres ont déjà commencé. La Norvège a ainsi rouvert ses crèches, le Danemark en a fait de même en ajoutant la réouverture des écoles, tandis que la République Tchèque a levé le confinement pour certains de ses marchés en plein air. En Afrique, c’est le Ghana qui a été le premier à déconfiner pour le plus grand plaisir des plus pauvres, même si cette décision suscite l’inquiétude de certains.

En parallèle, un autre phénomène inquiète de l’autre côté du globe. En Asie, plusieurs pays et territoires ayant passé le pic font face à une hausse de nouveaux cas de contamination. C’est notamment le cas de Singapour, de Taïwan, de la Thaïlande, de la Malaisie, du Japon, ou encore de la Chine plus récemment.

Eruption du nombre de cas à Harbin, près de la Russie

Selon des chiffres dévoilés par Le Parisien, «l'empire du Milieu», qui pensait avoir enrayé définitivement la progression du Covid-19, faisait ainsi état de 353 nouveaux cas le 17 avril contre 34 le 3 avril.

La métropole chinoise de Harbin, située au nord-est du pays près de la frontière russe, a d’ailleurs vu ses mesures de confinement renforcées ce mercredi après l’apparition de nouveaux foyers de contamination. Une situation provoquée principalement par le retour au pays de citoyens chinois depuis la Russie voisine. Mais les nouvelles contaminations «locales» sont également en progression, ce qui a entraîné le limogeage ou des sanctions pour plusieurs responsables accusés de laxisme.

Désormais, les personnes extérieures à Harbin y sont interdites d’entrée tandis que les personnes pénétrant dans les quartiers résidentiels de cette ville de 10 millions d’habitants devront subir un contrôle de température et porter un masque. Capitale du pays, Pékin a aussi durcit ses mesures après qu’un citoyen rapatrié ait infecté trois membres de sa famille.

Même constat pour Singapour. Si la cité-Etat avait réussi dans un premier temps à contenir la propagation du virus grâce à une stratégie de contrôle très stricte et de traçage, elle recensait lundi le nombre record de près de 1500 nouveaux cas, alors qu’elle n’en comptait qu’une quinzaine le 15 mars dernier. Les autorités ont d’ailleurs décidé de prolonger d’un mois le confinement.

De son côté, la Malaisie comptait 185 nouvelles contaminations dimanche dernier alors qu’elle n’en dénombrait qu’une vingtaine le 15 mars.

Principalement des cas «importés» à Singapour

Inquiets, les différents gouvernements asiatiques craignent notamment une résurgence du virus causée par les personnes asymptomatiques passées sous le radar et la diminution du respect des mesures barrières, à moyen et long terme.

Une flambée épidémique pas forcément comparable avec ce que l’on a déjà vécu.

Faut-il pour autant parler d'une seconde vague d'infections? Pas pour le chercheur français Antoine Bondaz, interrogé par Le Parisien. «Si on observe des flambées épidémiques comme en Chine, cela n'est pas forcément comparable avec ce que l'on a déjà vécu», explique-t-il tout en pointant les mesures de déconfinement. «Beaucoup de gens s'imaginent que l'on peut reprendre une vie normale et arrêter ces gestes qui sauvent.»

Par ailleurs, comme c’est le cas à Harbin, la majorité des nouveaux cas enregistrés à Singapour sont des cas importés. «Les trois quarts de ces nouveaux cas concernent des travailleurs migrants, vivant dans des habitats surpeuplés et propices à la propagation du virus. Il est aussi plus facile de rentrer illégalement sur un territoire avec des frontières terrestres», ajoute le spécialiste.

Avec plus de 500 nouveaux cas comparés à la quinzaine de cas comptabilisés le 1er mars, une réplique du virus a aussi été constatée au Japon. Mais au lieu d’une deuxième vague, il s’agirait plutôt d’une «accélération» causée par des festivités conséquentes à l’équinoxe de printemps.

S’il est donc encore prématuré de parler de deuxième vague en Asie, il faut donc rester prudent. Et à la lumière de ce phénomène, les experts belges et européens devraient suivre avec attention la situation des pays du «Vieux Continent» qui ont entamé leur déconfinement ces derniers jours.

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