Le ton monte contre la Corée du Nord après son essai de bombe H
Les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU vont envisager de renforcer les sanctions internationales contre Pyongyang après l’annonce de l’essai nucléaire nord-coréen.
- Publié le 06-01-2016 à 17h22
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«Nous allons travailler avec d’autres à une résolution sur des sanctions supplémentaires», a déclaré Matthew Rycroft, l’ambassadeur britannique à l’ONU.
Le Conseil doit tenir des consultations d’urgence à huis clos sur cette nouvelle crise à partir de 11h00 (17H00 heure belge) à New York.
L’ambassadeur n’a pas précisé avec quels pays Londres comptait coopérer mais selon des diplomates, il s’agit notamment des États-Unis et du Japon qui ont réclamé cette réunion du Conseil.
Ban Ki-Moon se montre «très inquiet»
Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a «condamné sans équivoque» l’annonce par la Corée du Nord qu’elle a testé une bombe à hydrogène.
Il a qualifié ce quatrième essai nucléaire nord-coréen de «très inquiétant», estimant qu’il «est profondément déstabilisant pour la sécurité régionale et qu’il nuit gravement aux efforts internationaux de non-prolifération».
Il s’agit pour M. Ban d’une «nouvelle violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, malgré les appels unis de la communauté internationale à cesser de telles activités».
Les Nations unies, a-t-il ajouté, «suivent de près ces développements en coordination étroite avec les organisations internationales concernées comme l’Organisation pour l’interdiction des essais nucléaires (CTBT)».
Moscou dénonce une «violation flagrante» des résolutions de l’ONU
«Si ce test est confirmé, il s’agira d’un nouveau pas de Pyongyang sur la voie du développement d’armes nucléaires, ce qui constitue une violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.
«De telles actions sont susceptibles d’aggraver la situation dans la péninsule coréenne», a averti le ministère russe, soulignant le «grave potentiel de confrontation militaire et politique» existant déjà dans cette région.
L’Otan condamne un essai qui «sape la sécurité régionale et internationale»
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a condamné mercredi l’essai par la Corée du Nord d’une bombe à hydrogène, affirmant qu’elle «sape la sécurité régionale et internationale».
«Je condamne le développement continu d’armes nucléaires et de programmes de missiles balistiques par la Corée du Nord, ainsi que sa rhétorique enflammée et menaçante», a déclaré M. Stoltenberg dans un communiqué.
Selon lui, cet essai nucléaire «sape la sécurité régionale et internationale» et représente «une claire violation» de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
M. Stoltenberg a appelé Pyongyang à respecter pleinement ses obligations internationales et ses engagements.
Didier Reynders préoccupé
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s'est dit mercredi «préoccupé» par les informations faisant état d'un nouvel essai nucléaire effectué par la Corée du nord, qui serait son premier d'une bombe H.
«S'il est confirmé, cet essai constituerait une violation grave des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et démontrerait que la Corée du Nord continue à développer son programme nucléaire et à menacer la paix et la sécurité dans la région», a-t-il affirmé dans un communiqué.
Le vice-Premier ministre et chef de la diplomatie belge a appelé Pyongyang à «arrêter immédiatement son programme illégal d'armes nucléaires et à se conformer à ses obligations internationales».
La Corée du Nord a affirmé mercredi avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire, illustrant la détermination de l'État «paria» du dirigeant Kim Jong-Un à faire avancer son programme nucléaire envers et contre tous.