Corée du Nord: Washington reporte un essai de missile pour calmer le jeu
Les États-Unis ont joué l’apaisement face à la Corée du Nord en reportant un essai nucléaire avant une semaine à haut risque sur la péninsule coréenne où Pyongyang a déployé deux missiles susceptibles d’atteindre le Japon et le territoire américain dans le Pacifique.
Publié le 07-04-2013 à 09h32
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Washington a annoncé avoir reporté un essai de Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogives nucléaires, qui devait être tiré la semaine prochaine depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie.
Selon un responsable américain de la Défense, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a décidé ce report afin d’éviter que l’essai «puisse être considéré comme exacerbant la crise en cours avec la Corée du Nord».
«Nous voulons éviter une mauvaise perception ou une manipulation», a ajouté ce responsable, précisant toutefois que les États-Unis restaient «engagés à tester (leurs) missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour garantir un arsenal sûr, fiable et efficace».
Séoul et Washington ont par ailleurs annulé une importante réunion prévue le 16 avril dans la capitale américaine entre le général Martin Dempsey, chef de l’état-major interarmées américain, et son homologue sud-coréen, le général Jung Seung-Jo.
L’agence de presse Yonhap affirme que le Sud s’inquiétait d’une possible provocation nord-coréenne en l’absence du chef de ses armées.
La Corée du Nord, qui a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est et menace d’effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains, a pour sa part averti vendredi qu’elle ne pouvait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale Pyongyang à compter du 10 avril.
La plupart des gouvernements étrangers concernés ont laissé entendre qu’ils n’avaient pas l’intention de retirer leur personnel dans l’immédiat, y compris les sept pays de l’Union européenne présents en Corée du Nord (Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Roumanie, République tchèque, Bulgarie).
Londres a résumé le sentiment général en estimant que ces avertissements tenaient davantage à la «rhétorique» nord-coréenne qu’à une menace réelle, selon une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 27 pays de l’UE doit se tenir lundi à Bruxelles, selon une source européenne.
Les Nations unies n’envisagent pas non plus d’évacuation. Les personnels de l’ONU en Corée du Nord «restent engagés dans leur travail humanitaire et de développement dans tout le pays», a déclaré Martin Nesirky, porte-parole de l’ONU à New York.