Voici comment forcer Facebook à effacer votre numéro de téléphone récupéré à votre insu
Facebook, Messenger et Instagram siphonnent les carnets d’adresses et récupèrent des données sensibles, même celles des personnes qui n’utilisent pas les réseaux sociaux de la pieuvre américaine Meta. Heureusement, la procédure est réversible.
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- Publié le 07-11-2022 à 15h38
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Peu importe que vous soyez ou pas un utilisateur de Facebook, Messenger ou Instagram. Meta, la maison-mère de ces trois réseaux sociaux, est susceptible de récupérer en douce trois infos confidentielles vous concernant : votre numéro de téléphone portable, votre numéro de téléphone fixe, votre adresse e-mail.
Pour y arriver, le colosse américain dirigé par Mark Zuckerberg pille généreusement le carnet d’adresses du smartphone de vos contacts, de vos amis, de vos proches, de votre famille. Tout ça avec leur consentement, même si les intentions réelles sont partiellement cachées.
Un tour de passe-passe
La manœuvre vous semble improbable ? Cet exemple va vous expliquer comment la pieuvre Meta accomplit ce tour de passe-passe :
- Jean n’a jamais créé de compte Instagram, le réseau social photographique de Meta, la maison-mère de Facebook. Le numéro de téléphone portable et l’adresse e-mail de Jean sont encodés dans le carnet d’adresses du smartphone de sa cousine Martine.
- Martine se décide à faire son entrée sur Instagram. Après téléchargement, l’application lui demande l'autorisation de consulter son carnet d’adresses pour la mettre en relation avec ses contacts qui sont déjà présents sur le célèbre réseau social photographique.
- Martine accepte ce coup de pouce apparemment innocent. Instagram en profite pour récupérer toute une série de données du carnet d’adresses, dont le numéro de téléphone portable et l’adresse e-mail de son cousin Jean.
Bref, les applications phares de Meta sont programmées pour siphonner le contenu du carnet d’adresses si jamais le nouvel arrivant sur Facebook, Messenger ou Instagram accepte d’activer à l’inscription la fonction d’importation et/ou de synchronisation des contacts.
Facebook assume
Meta ne s’en cache pas et annonce clairement la couleur sur cette page web.
« Meta Platforms Ireland Limited (…) traite votre nom, votre numéro de mobile et/ou votre adresse e-mail si nous les recevons de la part de nos utilisateur·ices par le biais de la fonctionnalité d’importation de contacts ou de synchronisation de contacts disponible sur Facebook, Messenger ou Instagram (« Importation de contacts »). Nous traitons ces informations même si vous n’êtes pas un·e utilisateur·ice de Facebook, de Messenger ou d’Instagram et/ou si vous n’avez pas de compte chez nous (un·e « non-utilisateur·ice »). »
Mais encore : « Nous conservons les données à caractère personnel des non-utilisateur·ices aussi longtemps que nécessaire pour fournir la fonctionnalité d’importation de contacts aux utilisateur·ices, et aux fins décrites ci-dessus. »
Le tuto pour obliger Meta à effacer vos données
Cette récupération assez cavalière de données personnelles vous dérange ? Il est possible de vérifier si vous êtes victime de cette collecte compulsive, avant de demander à Meta de supprimer les infos qui vous concernent.
Voici la procédure à suivre :
- Prendre la direction de cette page web via votre navigateur.
- Choisir de vérifier si l’une de ces trois données a été encodée par Meta : Numéro de mobile, Numéro de téléphone fixe, Adresse e-mail.
- Suivre la procédure qui va vous permettre de recevoir et encoder un code de confirmation pour prouver que vous êtes bien le propriétaire du numéro de téléphone ou de l’adresse e-mail renseigné.
Si Meta vous indique qu’un utilisateur a chargé cette donnée via son caret d’adresses, cliquer sur Confirmer que « (…) nous devons supprimer cette adresse e-email de notre base de données de carnets d’adresse. Nous la bloquerons également pour qu’elle ne puisse plus être importée. »
« Ils ont collecté des données qu'ils n'auraient pas dû collecter »
La situation est pour le moins paradoxale.
Comme le souligne Eerke Boiten, expert en cybersécurité cité par cet article du site américain Insider, « Ils ont collecté des données qu'ils n'auraient pas dû collecter en premier lieu, et vous font maintenant porter la responsabilité de les supprimer ».