Deviens manager musical!

Un site français propose aux internautes de produire leurs groupes favoris. Dès les artistes inscrits, leurs fans peuvent les soutenir financièrement. Si l’artiste atteint 50.000€ de soutien, son album est produit. Et ses bénefs partagés.

Deviens manager musical!
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Pas facile de démarrer une carrière musicale. Faut répéter, arranger quelques concerts, créer une pochette pour le p’tit CD enregistré dans le garage. Faut aussi convaincre les copains de se coltiner la permanence merchandising à chaque sortie. Pour vendre les t-shirts et les badges qui partent, c’est déprimant, mieux que les CD… Et puis bon, faut bosser sur le côtéaussi, parce que c’est pas la musique qui va payer à bouffer.

Avec Spidart, l'époque de bouts de ficelle est – en théorie – terminée. Inspiré d'un modèle américain, ce tout nouveau site permet aux musiciens ou au public de devenir acteur de l'industrie du disque. Une façon commode, et internationale, de se passer de maisons de disques. Le concept, balbutiant, est simple: les artistes postent leurs morceaux en ligne et les internautes intéressés peuvent les «sponsoriser» en versant une certaine somme en soutien. Ils deviennent producteurs.

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Quand la barre de 50.000€ est atteinte, bingo! La machine Spidart se met en branle. Car Spidart est avant tout un label. Le disque est enregistré, une conception artistique pensée, un clip tourné. Les producteurs renommés (certains ont assisté Diam’s ou Disiz la Peste) associés à Spidart conçoivent une tournée… A chaque étape, les producteurs amateurs sont intégrés. Promo, distribution, placement sur les plateformes de téléchargement, pont d’or vers les maisons de disques, deuxième album… Bref, LE rêve.

Enfin bon. Gardons les pieds sur terre: le concept n'a pas encore fait ses preuves. Le groupe le mieux doté pour l'instant depuis l'ouverture du site le 16 octobre affiche 350€ au compteur. Courage les gars, encore 49.650€ avant l'album… La difficulté de la libre rétribution n'est pas neuve. Tout le monde ne s'appelle pas Radiohead. Le site d'écoute en ligne Jamendo, qui permet de télécharger librement des morceaux libres de droits postés par les utilisateurs, n'a lui-même pas encore fait de millionnaire. Même s'il a provoqué un engouement pour le don libre en fonction du goût personnel de chaque auditeur.

On partage tout

Mais l’idée a quand même le mérite d’exister. Réservé aux musiciens belges, français et suisses pour des raisons logistiques (produire un disque au Tadjikistan n’est pas spécialement aisé…), Spidart diffuse aussi sa web radio dans le monde entier. De quoi assurer un retentissement planétaire. A condition de communiquer. Avant qu’ils passent le cap des 50.000€, la plateforme organise par ailleurs pour ses artistes des concerts et festivals. Pour promouvoir sestalents et générer du soutien sur leurs pages.

Et surtout, elle partage. C’est presque du communisme numérique. Une fois le disque pressé, il est vendu. Les bénéfices sont alors partagés entre artistes (35%), producteurs qui les ont soutenu (35% suivant leur investissement, comme en bourse), et Spidart (30%). Bon. Ben reste plus qu’à pondre deux, trois morceaux…

(Julien RENSONNET)

Que pensez-vous du concept? Seriez-vous prêt à miser vos billes sur le prochain Julien Doré, la prochaine Lily Allen ou les prochains Arctic Monkeys?

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