aniBOOM, YouTube de l'animation
aniBOOM est un portail d’échange vidéo réservé à l’animation. Monstres, popstars, guimauves, livreurs de pizzas ou ombres chinoises y grouillent. Le site rémunère ses auteurs suivant leur popularité. Sélection vidéo.
Publié le 17-10-2007 à 14h02
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Les prochains animateurs de Pixar doivent s’y trouver. Au milieu de leurs créations animées: cosmonautes, moines soldats, poètes tristes, statues volantes ou superhéros. Tous les héritiers de l’ultra commercial «Ratatouille» y traînent, attendant d’être engagés par Disney. Ceux qui dessineront le prochain «Kirikou» aussi. Et puis, malicieux, ceux qui rêvent des nouvelles «Triplettes de Belleville» y fourbissent leurs techniques novatrices. Tous sont sur aniBOOM.
aniBOOM, un site israélien qui n'a même pas un an, est un portail d'échange de vidéos exclusivement réservé à l'animation. Dans toutes les langues, il est surtout fréquenté par des étudiants. Ils en profitent pour poster leurs projets. «Nous sommes fiers d'être le premierportail à se concentrer sur l'animation dans le monde immense des sites qui proposent un contenu généré par l'utilisateur», expliquent les gestionnaires.Belle bête web 2.0, aniBOOM se présente donc comme un complément spécialisé à YouTube.
Sur aniBOOM, on trouve tous les genres de l’animation. Même si la 3D occupe la place centrale, le dessin animé en 2D est aussi représenté. Scénarios classiques et sujets abstraits se côtoient, et la qualité globale est excellente. Certains des très courts métrages d’aniBOOM feraient blêmir les studios Disney…
Fignolages et brouillons
Le site s’organise comme ses modèles. Un moteur de recherche permet de trouver les films par mots-clefs, mais son efficacité déçoit souvent. Les «tags» sont en effet possibles dans toutes les langues, ce qui éparpille les résultats. Mieux vaut privilégier la recherche par catégorie, en classant les films par nombre de visions ou par apparition chronologique sur le portail.
Les films sont rangés dans 5 catégories : humour, drame, musique, expérimental et «approximatifs». Dans cette dernière catégorie prennent place les films inachevés ou ceux dont la qualité est moindre, mais dont le concept vaut tout de même le détour. Ils sont souvent issus des petits outils d'animation mis en ligne gratuitement sur aniBOOM, pour ceux qui veulent tâter du pixel. Ils permettent déjà de chouettes résultats. Le réseau social, baptisé BoomZone,permet le contact entre animateurs et studios, écoles ou festivals. Et de relier un film apprécié à son créateur.
Un travail sous-marin pour la notoriété
aniBOOM ne considère pas non plus son extraordinaire pépinière de talents comme une vache à lait. D'abord, le portail permet une belle visibilité sur le net, de part sa notoriété et la chaîne YouTube qu'il dédie à ses meilleures productions. Ensuite, les gestionnaires redistribuent les retombées publicitaires suivant la popularité de chaque film. Plus un film est vu, plus il attire la pub, plus son auteur est rémunéré.
Et puis, les courageux talents peuvent s'affronter lors du concours annuel, ouvert jusqu'au 15 janvier. Un gagnant par catégorieest récompensé de 3000$, soit 2.100€. De ces 6 meilleurs animateursest élu le super gagnant. Il remportera 25.000$, soit 17.500€, en contrat de développement avec aniBOOM. Les films inscrits sont présélectionnés suivant leur audience. Ensuite, une combinaison de votes du public et du jury récompense les gagnants. Dans le jury, le Hollandais Paul Driessen, réalisateur du mythique long métrage «Yellow Submarine» des Beatles. C'est lui qui a le pouvoir de couler les espoirs les plus fous.
(Julien RENSONNET)