Joost, enfin de la vraie télé pour le net
YouTube, les sites des chaînes, webTV… La télévision du net est faite de petits extraits vidéo, gags ou piratage de mauvaise qualité. Joost, diffuseur de contenu gratuit et professionnel, lance la révolution. Donnez votre avis.
Publié le 03-10-2007 à 15h49
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YouTube, Dailymotion… Des portails de vidéo amateur. On y trouve de tout, surtout en qualité médiocre. Avec des pixels tellement énormes qu’on a parfois l’impression de regarder Canal+ en crypté. Alors on baisse la taille de l’écran et on se retrouve devant la mire. Des webTV promotionnelles, le web en compte aussi des milliers. Les marques de bagnoles, de fringues, les ligues et clubs de foot, les mags people… Tous diffusent leur tambouille sponsorisée sur la toile. Restent les sites des télés. Mais à part des JT et des bandes-annonces d’émissions, c’est le désert. On ne compte pas le téléchargement illégal qui, finalement, ne peut s’assimiler à de la télé avec un flux continu.
Joost - prononcer «djoust», comme «juiced» - s'apprête à bouleverser ce paysage. Avec une interface gratuite pensée pour le web, une diffusion continue entre télé traditionnelle et télé à la demande. Avec des centaines de chaînes. Avec un programme paramétrable et une politique publicitaire ciblée, fonction du profil sociologique de l'utilisateur. Une révolution de la mesure de la télé couleur débarque dans les ménages.
Interactivité
Le concept, on le doit au Danois Janus Friis et à son ami suédois Niklas Zennström. Deux génies du web, qui ont appréhendé rapidement l’évolution technologique pour la mettre à portée de souris profane, répondant aux besoins quotidiens. Avec KaZaA (téléchargement) et avec Skype (téléphone par internet).
Point commun de ces deux plate-formes avec le nouveau Joost disponible pour tous depuis mardi? Le peer-to-peer (p2p). C’est la technologie qui permet de transmettre du contenu via les ordinateurs des utilisateurs interconnectés sans surcharger les serveurs qui hébergent le site. Chacun y est client et serveur.
L'intérêt de Joost est son interactivité. Une fois le logiciel téléchargé et installé, l'utilisateur peut piocher parmi la profusion de contenus disponible pour se concocter ses propres chaînes. Il compile les thématiques qu'il affectionne. Il les partage avec le monde entier. La pub est alors ciblée, «taguée» même, sur son profil. Tout profit pour l'annonceur, qui payera plus, mais ne sera pas zappé. Une info en surimpression est affichable pour chaque programme, comme sur les services numériques tels BelgacomTV. Et comble de raffinement: on peut chater en direct avec les utilisateurs qui visionnent en même temps que nous le même programme. Enfin, un flux RSS permet de rester informé des nouveautés. Aucun doute : Joost est bien de la génération web 2.0.
MTV, Red Bull et TV5
Pour éviter tout piratage, Joost empêche le téléchargement. Une fois le contenu visionné, il «repart». De plus, comme sur Skype, le contenu est crypté. Les grands groupes médiatiques sont donc alléchés. Les géants Viacom (les réseaux MTV ou Nickelodeon ou les studios Paramount et DreamWorks) ou CBS sont embarqués. La Fox devrait embrayer. Red Bull, National Geographic, Warner Music, Endemol (ogre de la téléréalité), des programmes sud-américains de foot ou l'Indy500 sont aussi dans le bateau, qui compte déjà près de 250 chaînes. En français, TV5 et les classiques Paramount sont disponibles. Le tout, en qualité relativement bonne pour une taille plein écran.
Plus qu’un pendant professionnel à YouTube, Joost en est le complément. Il permet de se brancher à n’importe quel moment sur un programme de qualité. Hybride entre la télé de salon, la VOD et l’échange de vidéo en ligne, il est un nouveau jalon technologique sur le chemin de la convergence médiatique. Une fois réglés les problèmes de droits territoriaux, il devrait s’imposer comme modèle durable de la télé sur internet.
(Julien RENSONNET)
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