LadiesRoom, l’info pour et par les filles
LadiesRoom, un nouveau site web collaboratif, s’est ouvert ce lundi. Sur le modèle des sites d’info 2.0, il propose aux filles d’écrire elles-mêmes sur les sujets qui les concernent. Mode et beauté, mais pas seulement.
Publié le 24-09-2007 à 15h46
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La garde-robe des sœurs Olsen, l'orgasme féminin, l'art de porter des chaussettes, les boites de nuit ukrainiennes, les sex toys… Des sujets classiques de magazine féminin. On en trouve à la pelle sur LadiesRoom.
Mais ce nouveau site collaboratif ne se limite pas aux trucs de nanas. Il parle aussi du jeu Zelda sur Nintendo, de l’addiction à l’e-mail, d’Amélie Nothomb, du Seigneur des Anneaux, de MSN, de rugby, de YouTube, de la bêtise de Vanessa Paradis en interview ou de la connerie absolue et réactionnaire des magazines féminins traditionnels. La variété des sujets, le second degré et l’ouverture à tous les rédacteurs potentiels sont les forces de LadiesRoom.
«Quand j'ai découvert ce site, j'ai pensé "encore un mag de filles pour les filles" qui montre qu'on se préoccupe plus de notre tour de taille que du Darfour», nous explique Dzine, utilisatrice. «Mais les chroniques sont pertinentes et un poil engagées. Elles brassent tous les sujets pour les filles branchées qui aiment les jeux vidéo, les sex toys, bloguent, cultivent leur look et dansent à la techno parade.»
Premier mag féminin à écrire soi-même
LadiesRoom s’inspire des sites d’info collaboratifs du type AgoraVox ou Rue89. Ces sites d’information reposent sur le modèle américain post 11 septembre selon lequel tout le monde peut publier de l’info. C’est le journalisme citoyen. Il surfe sur l’évolution d’internet vers une immense interactivité. Le net n’est plus uniquement un catalogue de pages entretenues par leurs créateurs uniquement. Il est un réseau sur lequel chacun peut intervenir sans aucune compétence technique particulière. De cette évolution sont nés des concepts comme Wikipédia ou YouTube.
LadiesRoom se veut un magazine féminin par les lectrices elles-mêmes. «Le premier magazine féminin à lire et à écrire», clame fièrement l’équipe rédactionnelle dans son édito. Après une inscription rapide, on est lancé. Toute idée est bonne à écrire. La régularité, l’angle du sujet, son second degré ou son originalité, permettent de grimper dans «l’ascenseur éditorial». C’est-à-dire d’obtenir une plus grande visibilité sur le site. Voire d’être publié en une, en page d’accueil.
«On n'échappe pas aux clichés», prévient Dzine. «Mais si on évite les rubriques trop "girly", ça peut être un chouette espace de partage d'idées. Parfois un peu décalé, le ton est léger mais pas cucul.» Une surveillance en amont est quand même assurée, pour éviter au site de devenir une foire poujadiste.
Des garçons déguisés en filles
En plus de la possibilité de poster ses propres articles, LadiesRoom propose aussi un espace blog, le flux RSS inhérent à tout site d’info, et une page perso pour chaque utilisateur. Ces pages s’organisent en réseau social, comme MySpace ou FaceBook. Chaque utilisateur peut se créer un chouette avatar stylisé «vraiment mignon». Des photos et vidéos devraient vite débarquer. La recherche par mot-clef fonctionne, le top du jour est bien visible, mais l’organisation du site et son menu pourraient être plus instinctifs.
Ce lundi, LadiesRoom comptait déjà plus de 600 inscrits. Il a en effet fonctionné en cercle fermé avant de s’ouvrir au public, ce qui lui a permis de se constituer une base de fidèles. Des utilisateurs masculins sont évidemment enregistrés. L’équipe y voit une marque d’intérêt, mais regrette que certains «se déguisent» en femmes. Elle préfère les mecs qui assument, et ne se cachent pas pour visiter la chambre des filles.
(Julien RENSONNET)