Inflation : ces marques dont les prix ont explosé en un an chez Colruyt, Delhaize et Carrefour
En Belgique, entre septembre 2022 et septembre 2023, le prix de plusieurs grandes marques a bondi de plus de 25 % chez certains distributeurs. Tour d’horizon sur base des chiffres compilés par PingPrice.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/564bb5e6-3925-4e77-9c29-d7fc08e40b25.jpg)
- Publié le 16-09-2023 à 04h00
- Mis à jour le 16-09-2023 à 11h20
:focal(3213x2150.5:3223x2140.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DTB3IVIRGFCWBBBI4GUOA7HL5M.jpg)
À l’instar des légumes dont le prix a bondi de plus de 30 % en un an, l’inflation touche également fortement les marques nationales vendues dans les grandes enseignes. D’après PingPrice, une application indépendante qui compare les prix affichés dans les rayons des trois distributeurs historiques (Colruyt, Delhaize et Carrefour) du pays, certaines hausses peuvent même dépasser les 40 % !
La majorité des marques impactées par les hausses de prix
C’est un constat qui n’aura échappé à personne : la très grande majorité des marques – qu’elles soient nationales ou qu’elles appartiennent aux distributeurs – ont vu le prix de leurs articles augmenter au cours des douze derniers mois. Exemples avec les biscuits LU dont les tarifs ont explosé de 31,5 % chez Colruyt entre septembre 2022 et septembre 2023, ou encore les conserves HAK, plus chères de 22 % chez Delhaize ou Carrefour.
“D’après nos données, quelques marques ont malgré tout vu leur prix baisser”, nuance Christophe Echement, le fondateur de PingPrice. “Chez Carrefour et Delhaize, les articles Royco se vendent aujourd’hui entre 14 % et 9 % moins cher qu’il y a un an. Et chez Colruyt, Dove est devenu beaucoup plus accessible aussi puisqu’on a constaté une baisse de l’ordre de près de 20 % depuis septembre 2022. ”
Supermarchés: pourquoi il est moins cher de faire ses courses dans ces villes de WallonieSupermarchés : la France et l’Allemagne, moins chers que la Belgique… mais pas pour ces produitsEt les marques propres qui représentent désormais 40 % du caddie moyen ? “Elles sont un peu épargnées”, reconnaît encore le papa de PingPrice. “Dans un marché où les clients sont de plus en plus attentifs aux prix pratiqués, les distributeurs sont conscients qu’ils doivent faire une croix sur une partie de leur marge afin de ne pas faire fuir les consommateurs. ”
De là à penser que les grandes enseignes ne veulent pas toucher au prix de leurs propres références, il y a un pas à ne pas franchir. “Chez Delhaize, par exemple, les marques Delhaize et 365 ont vu le prix de leurs articles augmenter respectivement de 8 % et 16,5 % en un an. C’est énorme, surtout quand on sait que l’enseigne a mis en place une campagne (Les P’tits Lions, NDLR) qui vise justement à diminuer le prix du caddie de ses clients. ”
Des hausses plus importantes chez… Colruyt
Alors que des négociations compliquées s’annoncent entre les distributeurs et les marques nationales, les chiffres compilés par PingPrice tendent également à démontrer que Colruyt est la grande enseigne qui applique les hausses de prix les plus importantes du marché.
“Même si Colruyt reste souvent moins cher que ses concurrents, elle ne se prive pas pour augmenter ses tarifs en magasin”, note Christophe Echement. “En fait, elle s’adapte au marché en cherchant à rester sous les prix fixés par les autres commerces tout en essayant d’agrandir sa marge. Et ce, afin de compenser les coûts supplémentaires liés à la logistique ou au transport. ” Résultat des courses ? “Là où Colruyt était parfois jusqu’à 10 % moins cher que Delhaize et Carrefour, elle n’est désormais plus que 5 % moins cher. ”
Autrement dit, entre les trois distributeurs, l’écart de prix se réduit.
De (légères) baisses depuis mars
Des caddies plus chers et des écarts de prix moins importants… L’inflation fait mal au portefeuille des amateurs de grandes marques. Mais le plus dur est peut-être passé. C’est en tout ce que pense Christophe Echement.
“Les hausses de prix étaient, en moyenne, beaucoup plus importantes entre septembre 2022 et mars 2023 qu’entre mars 2023 et septembre 2023. Ça signifie qu’il y a clairement eu un pic en mars dernier. Depuis lors, les distributeurs réajustent petit à petit les prix affichés dans les rayons. Cette baisse est faible mais on ne peut pas nier qu’elle s’amorce pour la majorité des marques. ” Exemple avec Maredsous dont le prix des articles a bondi en moyenne à 49 % en 6 mois, entre septembre 2022 et mars 2023, avant de chuter de 20 %.
Reste que, si les baisses devaient être plus lentes que les hausses, “et qu’il est illusoire de penser que les prix vont revenir à leur niveau d’antan”, le consommateur belge ne devrait “normalement plus assister à des augmentations aussi importantes que celles que l’on a enregistrées ces derniers mois”, estime le fondateur de PingPrice. À moins que les marques et les distributeurs n’en décident autrement…