Le Salon de l’Auto, définitivement terminé?
La décision de la Febiac est ferme et définitive: il n’y aura pas de Salon de l’Auto en 2024. Difficile d’imaginer qu’il puisse s’organiser à nouveau.
Publié le 26-05-2023 à 17h36 - Mis à jour le 26-05-2023 à 18h23
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Pour les constructeurs qui misaient beaucoup sur le Salon de l’Auto, c’est une terrible déception. "C’est vraiment dommage, Bruxelles avait une place à prendre, maintenant que Genève n’est plus là. On comptait venir avec des nouveautés importantes, des premières mondiales étaient déjà planifiées pour Bruxelles", déplore Karl Schuybroek chez Renault, encore sous le coup de la décision prise vendredi matin par le conseil d’administration de la Febiac de ne pas organiser de salon "physique" l’an prochain. Une décision que la fédération des constructeurs estime "ferme et définitive, en tout cas pour 2024", selon les termes de son porte-parole Christophe Dubon. "Il a fallu conclure qu’il n’y aurait pas un nombre d’exposants suffisant pour pouvoir organiser un salon qui soit représentatif", dit-il, fataliste.
Les constructeurs qui étaient déjà absents en 2023, Mercedes, Volvo ou Jaguar-Land Rover, ne comptaient pas revenir. Mais, clairement, c’est l’absence annoncée de l’importateur historique D’Ieteren — qui pèse à lui seul un bon cinquième du marché en Belgique —, qui a fait pencher la balance.
2023 avait été une réussite
Dans le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel,…), on regrette aussi cette décision. "Nous sommes fortement déçus, nous étions parmi les constructeurs favorables à l’organisation d’un salon, surtout quand on fait le bilan de l’édition 2023 qui pour nous était une vraie réussite", explique Didier Blokland, le directeur de la communication en Belgique. "On a fait nos calculs: la conversion des contacts en ventes était bien réelle. Le salon de Bruxelles avait aussi pris de l’ampleur au niveau international, dans une formule entre salon d’image et salon commercial unique au monde. C’était une occasion unique de rencontrer nos clients."
Peu d’espoir d’un retour
Selon lui, le risque est important que le Salon de Bruxelles ne s’organise plus. "Honnêtement, cela deviendra très compliqué de réanimer ce salon. J’ai peu d’espoir de le voir revenir sous la forme que l’on a connue, sauf si les marques qui font l’erreur de jeter le gant se rendent compte qu’elles se sont trompées.".
Il est vrai cependant que le salon 2023, réduit dans sa durée, avait rencontré une fréquentation un peu moindre (271 000 visiteurs) que celle attendue. "Depuis deux ans, le marché des particuliers est très bas et il le reste", reconnaît Karl Schuybroek, chez Renault. "Mais on ne sait pas ce qu’il en aurait été s’il n’y avait pas eu de salon. C’est un momentum de début d’année qu’on n’aura plus." Il partage aussi le sentiment qu’une page se tourne. "Ça risque d’être définitif, tout à fait. C’est un grand risque", dit-il, sans cacher sa déception. "Le Corporate était venu de France cette année et avait été impressionné. Ils avaient vu ce qu’était vraiment le salon Bruxelles." Une dernière fois, on peut le craindre.