Voitures partagées: "Une croissance sans précédent"
L’entreprise de mobilité Poppy double sa flotte à Bruxelles, avec 1000 voitures partagées. Pour répondre à la demande. Depuis le début de l’année, un système de "gestion des risques" a permis de sanctionner 400 utilisateurs imprudents.
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Publié le 09-05-2023 à 16h27 - Mis à jour le 09-05-2023 à 16h48
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Après avoir connu des déboires — la plupart des acteurs du carsharing présents il y a quelques années à Bruxelles finissant par jeter le gant —, la voiture partagée semble rencontrer un regain d’intérêt "post-covid". Depuis la fin de la pandémie, Poppy connaît "une croissance sans précédent", affirme Sylvain Niset, le CEO de cette filiale de D’Ieteren.
Grâce au télétravail
Selon Pierre de Schaetzen, le responsable marketing, "on a vu clairement une évolution du marché liée au télétravail. Les gens se posent la question de savoir si cela vaut encore la peine de payer un prêt pour une belle voiture si c’est pour la sortir quelques fois par semaine."
En dessous de 12 000 kilomètres par an, selon l’entreprise, une voiture partagée est moins chère et plus pratique qu’un véhicule privé. "Le marché est beaucoup plus mature aujourd’hui."
Poppy, ce sont 2000 véhicules (10 modèles, essence ou électriques) répartis sur la Belgique, avec une présence dans cinq villes et dans les aéroports. "L’objectif est d’atteindre les 3000 d’ici le milieu de l’été", explique Pierre de Schaetzen. Ce mardi, la millième voiture a été lancée à Bruxelles, où Poppy a carrément doublé sa flotte. "Il y avait des quartiers qu’on ne pouvait pas se permettre d’ajouter à Bruxelles parce qu’il n’y avait pas assez de demande. Aujourd’hui, on voit une évolution. On fait le pari d’être sur les 19 communes mais c’est un processus qui demande du temps. L’offre va créer la demande. Notre vision, c’est d’avoir 10 véhicules par km2, et la capitale couvre 160 km2, faites le calcul", précise le chief marketing.
Stationnement compris
L’entreprise belge est ainsi la première à étendre son service de voitures partagées sans station fixe sur l’ensemble de Bruxelles. Grâce à la collaboration nouée avec la Région-capitale, une voiture louée peut être laissée dans n’importe quel emplacement de parking public, sans avoir à payer. Le stationnement et le carburant sont inclus dans le tarif du système, facturé à la minute ou par kilomètre, via une application.
Cela différencie Poppy de Cambio, acteur historique qui poursuit sa croissance sur base de points de partage fixes. Depuis quelques mois, un important acteur allemand, Miles Mobility, s’est également implanté dans trois villes en Belgique.
Poppy, présent à Bruxelles, Anvers, Gand, Malines, Lier et Liège, depuis peu, compte bien s’étendre encore en Wallonie. "On a lancé Liège en février et contre toute attente cela fonctionne très bien. Ça nous a donné envie d’aller voir ailleurs. Nous avons des discussions avec les autres grandes villes de Wallonie", ajoute Pierre de Schaetzen. "La décision est aussi politique." Et la densité de population est évidemment un facteur essentiel du succès du carsharing.