Une future TMC automobile qui "flingue" les grosses électriques
La deuxième mouture du projet de fiscalité automobile présentée par le gouvernement wallon risque de rester en travers de la gorge de ceux qui souhaitent acquérir un véhicule électrique. Mais elle ne concerne plus que la taxe de mise en circulation. La taxe de circulation, elle, restera inchangée pour le moment.
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Publié le 28-04-2023 à 12h12 - Mis à jour le 28-04-2023 à 12h48
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Le gouvernement wallon a décidé de travailler par étapes. Sa réforme de la fiscalité automobile ne concerne plus que la taxe de mise en circulation qui est, explique le ministre Henry, "la plus importante pour influencer les décisions d’achat des nouvelles voitures". En outre, la réforme n’entrera en vigueur qu’à partir de juillet 2025, ce qui permettra, dit-il, de ne prendre personne par surprise.
Ce qui ne change pas, par contre, c’est la formule de calcul, déjà fort critiquée, de cette taxe de mise en circulation. Elle reste basée sur des coefficients liés aux émissions de CO2, mais aussi à la masse du véhicule, par rapport au montant de base actuel. Vu leur poids élevé, les véhicules électriques seront donc désavantagés, surtout s’ils sont puissants. Les différences, selon le tableau montré par le ministre, sont très importantes. Ainsi, si une Renault Megane, une Peugeot 208 ou l’Opel Mokka électriques s’en tirent bien avec une proposition de TMC de 50€ (au lieu des 61,5€ actuels), il en va tout autrement pour les modèles de chez Tesla, qui se retrouvent avec des TMC de 1404€ (model Y), 1588€ (Model 3) et 1910€ (Model C), soit davantage qu’une BMW Serie 3 essence (1477€) ou diesel (524,4€).
Le nombre de modèles se multiplie et il est tout à fait possible de choisir des véhicules électriques dans des catégories plus basses", justifie le ministre écolo Philippe Henry, qui parle"d’équité sociale"."Si quelqu’un peut s’offrir une voiture aussi chère, il peut aussi payer une taxe de mise en circulation élevée", dit-il.

Le poids d’un modèle Tesla étant sensiblement similaire à celui d’une autre voiture électrique, c’est davantage la puissance du modèle qui influence le montant de la TMC, souligne aussi le ministre. Il faut aussi faire le calcul sur cinq ans, et voir que pour les électriques, la taxe de circulation, payable chaque année et qui est inchangée pour le moment, reste moins élevée (92,9€) que pour les modèles à moteur thermiques. Les voitures hybrides, elles, sont toujours aussi peu favorisées.
"On essaie de faire shifter toute la population vers des voitures propres", ajoute encore le ministre-président, Elio Di Rupo, rappelant que l’objectif de la réforme est d’inciter les Wallonnes et les Wallons à favoriser l’achat de véhicules neufs ou d’occasion moins lourds, moins puissants et émettant moins de CO2.
Il faut cependant reconnaître qu’à l’achat, certaines voitures électriques déjà plus chères, seront encore moins attractives pour le simple particulier. On est très loin des incitants financiers octroyés par certains pays pour favoriser la transition vers une mobilité électrifiée. Les leasings des voitures de sociétés, qui pour le moment constituent l’essentiel des ventes électriques, dépendent de sociétés essentiellement implantées en Flandre ou à Bruxelles, et qui donc ne s’acquittent pas de la taxe de mise en circulation en Wallonie.
Adopté en deuxième lecture par le gouvernement wallon, le texte sera maintenant soumis, pour avis, au Conseil d’État.