La consommation en baisse de 6 % en un an : ces produits que les Belges achètent moins à cause de l'inflation
En raison de l’inflation, les Belges font plus attention à ce qu'ils achètent. Entre février 2022 et février 2023, la consommation globale a ainsi chuté de 6 % dans le pays. Mais quels sont les articles sur lesquels les consommateurs font le plus d’efforts ? Tentative de réponse grâce aux chiffres de Statbel.
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- Publié le 21-04-2023 à 17h31
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Écrire que l’inflation pousse les consommateurs à modifier leurs habitudes est sans doute un euphémisme. La preuve, une fois encore, avec une étude publiée récemment par l’office national de la statistique, qui assure que la consommation globale a baissé de 6,1 % en un an.
Dans un marché où le volume des ventes réalisé dans le commerce de détail a même fondu de 10,8 % entre août 2022 et février 2023, trois secteurs subissent principalement la crise économique depuis un an : l’e-commerce (-15,9 %), le non-alimentaire hors carburants (-7,9 %) et… l’alimentaire (-7,4 %).
Comme en France, où un baromètre récent de l’Ifop (un institut d’opinion et marketing) a démontré que les consommateurs restreignent leurs achats quotidiens, les Belges semblent également faire de gros efforts dans les rayons des supermarchés. En un an, les ventes dans les magasins non spécialisés à prédominance alimentaire ont ainsi diminué de 7 %. Pire, cette tendance à la baisse a même atteint 12,5 % entre août 2022 et février 2023.
Moins de charcuterie et de pâtes
“Avec l’inflation, les gens sont de plus en plus attentifs à leur budget ménager. Cela s’observe notamment dans la popularité en croissance des marques propres. L’année dernière, nous avions déjà constaté que plus de 7 Belges sur 10 optent plus souvent pour les marques des distributeurs en raison de l’inflation. Et cette tendance se poursuit également en 2023”, souligne Tine De Keersmaker, porte-parole d’Aldi. “Depuis quelques mois, on constate également que les consommateurs planifient davantage leurs achats en fonction des offres du moment. Les crevettes grises sont un bon exemple pour illustrer ce comportement. En 2022, nous avons constaté une baisse des volumes vendus pour cet article par rapport à 2021. Néanmoins, en décembre de l’année dernière, nous avons vendu deux fois plus de paquets de crevettes grises lorsqu’elles étaient en promotion, par rapport à la même période en 2021. ”
Les prix de la nourriture toujours plus haut : 5 aliments qui symbolisent cette hausseSi les promotions peuvent donc un léger biais sur le court terme, les tendances sur plusieurs mois restent significatives. Avec, comme constat, que les articles les plus onéreux mais aussi les moins essentiels au quotidien sont (logiquement) plus souvent boudés qu’auparavant. Exemple avec le filet de saumon, et le jambon cuit, dont le prix a grimpé de 16 % en moyenne en un an, le bœuf ou encore les alcools forts.
L’inflation devrait atteindre 5,3% en 2023, selon le Bureau du plan“Toutefois, on observe aussi que certains articles, plus courants, ont vu leur volume de ventes diminuer au fil des derniers mois”, reconnaît Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize, qui cite entre autres les huiles, le vinaigre et les pâtes, trois produits dont le prix a bondi d’au moins 20 % en 12 mois.
Les biens culturels et le textile en souffrance
Excepté en décembre où les fêtes de fin d’année boostent traditionnellement le marché, la crise se ressent donc bel et bien dans les caddies. Et la tendance tend à se confirmer en ce début d’année 2023, comme le constate Statbel. “Le volume des ventes dans le commerce de détail baisse encore en février (-8,7 %) tant dans le commerce de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire (-5,5 % en février contre -20,1 % en janvier) que dans les autres commerces de détail en magasin spécialisé (-11,3 % contre -18,9 %) ».
Reste que, si les consommateurs font actuellement plus attention à ce qu’ils achètent dans les supermarchés et autres commerces de bouche, le secteur sait aussi que leur situation n’est pas le plus à plaindre. Et pour cause, entre août 2022 et février 2023, les articles sur lesquels les Belges se privent le plus sont les biens culturels (-22,8 %) et le textile (-14,5 %).
L’exception des produits pharmaceutiques
Entre août 2022 et février 2023, seul un secteur a vu le volume de ses ventes augmenter en Belgique : il s’agit du marché pharmaceutique.
Là où les consommateurs limitent l’achat de biens culturels, d’habits ou encore de produits alimentaires peu essentiels, ils refusent donc de lésiner sur les articles médicaux et… de beauté.
Contrairement aux Français qui avouent renoncer de plus en plus aux produits d’hygiène en raison de l’inflation, les Belges semblent s’occuper un peu plus de leur personne (santé et soins) depuis un an (+1,8 %). Une tendance encore plus marquée depuis la fin de l’été dernier puisqu’elle a même atteint 6,3 %, selon Statbel.