“Élu Produit de l’année”, un label vraiment intéressant pour les supermarchés ?
Fin mars, l’édition 2023 du concours “Élu Produit de l’année” a divulgué ses résultats. Plusieurs enseignes belges (Aldi, Carrefour et Lidl) ont été récompensées. Mais ce label booste-t-il réellement les ventes ? Tentative de réponse.
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- Publié le 05-04-2023 à 15h19
- Mis à jour le 05-04-2023 à 16h51
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C’est un sceau que les consommateurs connaissent bien : le concours “Élu Produit de l’année” a récemment dévoilé le nom de tous ses lauréats 2023 en Belgique. De la mousse Danette à la Corona Cero en passant les parfums Kruidvat, 60 articles (30 marques nationales et 30 marques de distributeur) ont ainsi été récompensés.
Choisis par un panel de plus de 10.000 consommateurs belges sondés par un institut de recherche indépendant, ces 60 biens de consommation préférés ont donc désormais le droit d’afficher le fameux label “Élu Produit de l’année” sur leur emballage ou leur communication. À condition de mettre la main au portefeuille…
Car, outre les 2.500 euros de frais d’inscription, les marques élues doivent aussi s’acquitter de frais d’exploitation : 12.000 euros (hors TVA) pour apposer le logo sur des annonces ou des affiches et 16.000 euros (hors TVA) pour l’ajouter à des spots diffusés à la radio et en télé.
“Jusqu’à 25 % d’augmentation des ventes”
Dès lors, ce label est-il vraiment intéressant ? Le retour sur investissement est-il toujours au rendez-vous ? Oui, à en croire la société “Voted Product of the Year Worldwide”. “Le logo appose sur le produit permet de réaliser jusqu’à 25 % d’augmentation des ventes ainsi qu’une augmentation moyenne de 260 % du nombre d’acheteurs selon les performances observées par le passé”, avancent les organisateurs du concours. Symbole des bénéfices réalisés grâce au label, Damart évoque ainsi une croissance de l’ordre de 60 % en un an pour ses produits lauréats.
Les prix de la nourriture toujours plus haut : 5 aliments qui symbolisent cette hausse“Cette année, nous avons remarqué que deux articles primés ont connu une hausse importante de leur vente. Il s’agit de nos barres de chocolat “Choco Changeur”, dont les ventes ont été multipliées par deux, et de notre saucisson lunch Délifin, qui a fait +50 % en un an”, reconnaît Jason Sevestre, porte-parole d’Aldi, dont 9 articles ont été élus “Produits distributeur de l’année”. “Après, quant à savoir si c’est réellement le logo qui fait vendre, c’est plus compliqué à dire… Sans doute que le logo influence un peu les consommateurs déjà tentés, mais ce n’est pas le facteur clé qui va guider leur achat.”
Et si le miel que vous achetez en magasin n’en était pas vraiment ? Un miel sur deux importé en Europe jugé « frauduleux »“Élue marque de l’année”, Carrefour admet également qu’il est difficile de savoir à quel point le label pousse les consommateurs à se tourner vers ses productions maison. “Mesurer l’impact d’un logo sur l’achat de tel ou tel produit, c’est très dur. Dans notre cas, on pense que c’est surtout la qualité de nos articles et leur prix très accessible – environ 30 % moins chers que les marques nationales – qui font leur force”, commente Siryn Stambouli, la porte-parole de Carrefour. Pour preuve, avant même que la marque de l’enseigne ne soit récompensée, cette gamme représentait déjà plus d’un quart du chiffre d’affaires total de Carrefour Belgique et constituait 46 % du volume de ses ventes.
Une récompense du travail fourni
Bien qu’elle ne s’attende pas forcément à ce que le sceau “Élue marque de l’année” fasse bondir ses ventes outre mesure d’ici les prochains jours – “L’évolution des prix aura sans doute un impact plus important” -, Carrefour reconnaît malgré tout vouloir communiquer sur ce prix. D’une part, parce que c’est la preuve que l’enseigne propose de bons articles malgré des prix plus faibles. Et d’autre part, parce que “c’est aussi une récompense pour les engagements sociétaux que nous prenons, comme le fait de proposer des produits moins salés, moins sucrés et moins gras, ou encore le fait de lutter activement contre la déforestation en privilégiant des produits sans huile de palme”, précise Siryn Stambouli.
“Bankable” par moments, le label “Élu produit de l’année” constitue donc surtout une belle distinction pour les marques primées. “C’est une sorte de révélateur du bon travail qui est fourni depuis plusieurs années”, souligne la chaîne Aldi. Un révélateur qui a un coût mais qui n’a donc pas de prix pour les lauréats.