Comment le tourisme en Wallonie a vécu les vacances de carnaval? “Avec deux semaines de congé, les gens vont vers l’étranger”
Depuis ce lundi 06 mars 2023, les vacances scolaires suite au congé de détente ont pris fin. L'occasion pour le monde du tourisme wallon de faire un premier bilan après deux semaines de congés en dents de scie d'un point de vue touristique.
Publié le 09-03-2023 à 16h43 - Mis à jour le 09-03-2023 à 17h59
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Si les élèves et enseignants de Wallonie et de Bruxelles sont de retour à l’école depuis ce lundi 06 mars 2023, ils ont pu profiter pour la première fois de deux semaines de congé durant les vacances de Carnaval (détente) au lieu d’une seule semaine habituelle suite à la réforme du calendrier scolaire. Et si les voyageurs ont été nombreux durant la période, ceux-ci ne se sont pas spécialement dirigés vers la Wallonie, au contraire. Car si les chiffres montrent une légère amélioration à certains endroits majeurs en Belgique, les voyageurs ont profité de cette plus longue durée de congés pour se diriger en masse vers l’étranger, comme l’indique Khevyn Torres, responsable presse pour les gîtes et chambres d’hôtes de Wallonie. “Le nombre de réservations est inférieur à 2022. Est-ce une surprise pour nous ? Non, pas vraiment. Le contexte économique est pour le moment très mauvais et cela impacte directement les loisirs et les vacances. Il ne faut pas non plus oublier qu’avec la crise du Covid-19, de nombreuses personnes se rabattaient vers des lieux plus régionaux.”
”Les gens ont plus de temps et peuvent aller plus loin”
Pour Khevyn Torres, l’impact qu’a le fait de doubler les congés de détente (Carnaval) n’est pas flagrant sur le tourisme wallon, mais ne va pas l’avantager non plus. “Les gens ont désormais plus de temps et peuvent donc aller plus loin. Avec deux semaines de vacances, les gens vont privilégier l’étranger. Après, la plupart de nos réservations proviennent du nord du pays où le calendrier n’a pas encore été modifié. Je ne veux pas faire de conclusions trop hâtives, il faut désormais voir sur du plus long terme comment ça va évoluer.”
Une dépendance à la Flandre et autres pays
Si dans la plupart des principales villes de Wallonie, on ne constate pas de grosse différence entre l’année 2022 et 2023, à Namur, par contre, la ville est en pleine expansion du point de vue du tourisme. L’Office du tourisme de la ville nous rapporte d’ailleurs d’excellents chiffres. “La ville a vu arriver 2.5 fois plus de touristes cette année. Ils proviennent en partie du nord du pays ou de la France, voire de l’Espagne. Nous avons doublé notre capacité de chambres, ce qui permet une plus grande offre et donc, logiquement, demande. Je peux vous assurer que les différentes activités possibles à faire du côté de Namur n’ont pas été boudées.”

Du côté de Liège, Mons, Charleroi et au Luxembourg, le constat est à peu près identique : la moitié des hébergements n’ont pas vu d’évolution positive ou négative, tandis que 25 % d’entre-eux calculent une légère perte par rapport à l’année 2022. “Le fait que les Flamands, majoritaires à cette période, n’aient qu’une semaine de congé, a ralenti l’activité, analyse l’observatoire wallon du tourisme. La première semaine des congés de détente a été meilleure que la seconde et plus de 51 % des répondants se montrent satisfaits de cette période de congés.”
Enfin, du côté de Bruxelles, les congés scolaires en Belgique n’influencent généralement que très rarement le tourisme dans la capitale. Rodolphe Van Weyenbergh, de la Brussels Hotels Association, explique les raisons. “Nous sommes généralement plus dépendants du calendrier scolaire des pays limitrophes car la plupart des touristes viennent de ces pays. La réforme du calendrier scolaire n’a donc pas eu d’impact spécifique de notre côté à Bruxelles.”
Enfin, à la côte, le bilan est mitigé avec 700.000 touristes d’un jour et 900.000 à 950.000 touristes de séjour ont été enregistrés au cours de ces deux semaines, selon Westtoer qui pointe une bonne répartition des touristes belges francophones sur les deux semaines de congé et ce, malgré une légère diminution par rapport à l’année 2022.