Bientôt la fin de la règle des 100 ml de liquide maximum en avion ? En Belgique, il faudra encore patienter un peu
Dans le monde, de nombreux aéroports sont en train de supprimer la règle interdisant de voyager en avion avec des liquides de plus de 100 ml grâce à un nouveau type de scanners. En Belgique, l’aéroport de Charleroi devrait aussi acquérir cette technologie, mais cela devrait prendre quelques années.
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Publié le 24-02-2023 à 20h12
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Ce 24 février 2023, l’aéroport italien de Rome-Fiumicino a annoncé à ses passagers qu’ils pourraient désormais prendre l’avion en emportant à bord la quantité de liquides qu’ils souhaitaient. C’est un soulagement pour de nombreux passagers, qui craignent souvent de devoir abandonner leur parfum ou leur dentifrice au contrôle de sécurité.
Cela est rendu possible par une nouvelle génération de scanners (EDS), qui permettra aux agents de sécurité de visualiser en 3D le contenu des bagages. Concrètement, cela devrait accélérer grandement les contrôles de sécurité tout en renforçant leur efficacité. En plus de pouvoir emporter tous types de liquides, les passagers n’auront plus à déballer le contenu de leurs valises (les appareils électroniques notamment) dans des bacs comme c’est actuellement le cas.
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La règle limitant les liquides à bord a été mise en place en 2006, à la suite d’un attentat terroriste qui prévoyait de faire exploser plusieurs avions avec des liquides explosifs, heureusement déjoué par les autorités britanniques. Dans la grande majorité des aéroports du monde a donc été imposée une limite stricte avant d’embarquer. “Sont autorisés produits liquides dans des contenants de maximum 100 ml, rassemblés dans un sac en plastique pouvant se refermer, transparent et d’une capacité maximale d’un litre”, peut-on par exemple lire sur le site de Brussels Airport.
Il est possible voire même très probable que l'on nous impose ces nouveaux scanners"
Selon Frédéric Gaillard, responsable de la sûreté à l’aéroport de Charleroi, “des experts ont estimé devoir limiter ces liquides à un niveau ne pouvant pas faire exploser un avion, mais c’était une règle provisoire, en attendant d’avoir une technologie qui puisse détecter les explosifs liquides à grand débit”. Aujourd’hui, cette technologie existe, elle a même été rendue obligatoire aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, mais elle n’est pas des plus faciles à installer.
À Charleroi d’ici 3 à 4 ans
Pour M. Gaillard, “il est possible voire même très probable que l’on nous impose ces nouveaux scanners”. Pour cette raison, l’aéroport de Charleroi est en train d’étudier sérieusement la question, même s’il y a des contraintes.
Les accidentés du ski ont été rapatriés en avion spécial”Les machines sont beaucoup plus imposantes et nécessitent donc que l’on construise de nouveaux locaux. Les appareils à rayons X que l’on utilise actuellement pèsent de 500 à 600 kg, les nouveaux scanners jusqu’à 2,5 tonnes”. Ces contraintes logistiques font que ces nouveaux scanners ne devraient pas être utilisables avant “3 à 4 ans”.
Un lourd investissement pour les aéroports
La nouvelle technologie est aussi très coûteuse : jusqu’à 400.000 euros pour une machine contre 25 à 30.000 euros pour les appareils à rayons X, d’après M. Gaillard. Pour cette raison, de nombreux aéroports avec un trafic moindre devraient ne pas pouvoir suivre les plus gros et être sujets à des régimes dérogatoires ou des mesures compensatoires.
À Brussels Airport, ces nouveaux appareils ne sont pour l’instant pas à l’ordre du jour. “On veut continuer à assurer en priorité la sécurité de nos usagers, et dans la sécurité, les règles sont très strictes. La nouvelle technologie de scanners 3D est onéreuse et évolue aussi assez vite, ce qui fait que ce n’est pas encore une priorité pour nous” explique Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels Airport.