Pourquoi le retour du bois demi-sec inquiète

L’envolée des prix du bois de chauffage pousse certains à être moins regardant à ce qu’ils mettent dans leur poêle.

Arnaud Wéry
 Le bois de chauffage vient de connaître la deuxième plus forte hausse de son prix en l’espace de quelques mois à peine.
Le bois de chauffage vient de connaître la deuxième plus forte hausse de son prix en l’espace de quelques mois à peine. ©Tof Locoste - stock.adobe.com

Depuis 3 mois, le prix du stère de bois de chauffage est à un niveau record alors que le prix des pellets vient de connaître sa plus importante diminution. Une situation qui touche inévitablement les personnes se chauffant avec un poêle à bois. En 1 an, le prix moyen d’un stère a presque augmenté de 70 %, selon les chiffres du suivi mensuel des prix des combustibles bois en Wallonie mené par l’association Valbiom.

Et ce sont précisément ces experts qui viennent de noter la réapparition du bois demi-sec. Pour être brûlé, un bois doit avoir au moins séché à l’air libre durant 2 ans (minimum). Comme son nom l’indique, le bois demi-sec n’a pas fini ce cycle. Or, vu son prix plus attractif, certains utilisateurs pensent faire une bonne affaire en le brûlant directement.

Trois raisons pour ne pas brûler du bois demi-sec

Un risque qu’avait déjà pointé Pierre-Louis Bombeck, chef de projet bois-énergie et chimie du bois chez Valbiom, fin septembre sur notre site. Près de 6 mois plus tard, il nous confirme : “Brûler du bois demi-sec, c’est un mauvais calcul pour votre portefeuille et pour l’environnement.”

Il y a 3 raisons:

  • Diminution du rendement (une partie de la chaleur est utilisée pour évaporer l’eau résiduelle dans la bûche) et donc moins de chaleur transmise à la pièce
  • Augmentation de la consommation
  • Augmentation des émissions polluantes qui, concernant le chauffage au bois, sont en large majorité dues au mauvais chauffage au bois : bois non sec, appareil vétuste et/ou mal entretenu, etc. ”

Comment s’assurer que le bois est sec

Pour éviter d’utiliser par mégarde du bois mouillé, Pierre-Louis Bombeck conseille l’achat d’un humidimètre (comptez une vingtaine d’euros). “Il faut que l’humidité au centre du bois soit inférieure à 18 % ”. Autre technique (et c’est peut-être la plus efficace), si vous ne disposez pas de cet outil : claquez deux bûches, l’une contre l’autre. “Si elles sonnent creux, c’est que le bois est assez sec. ”

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