Prix du pellet en 2022 : l’agro-pellet peut-il être une alternative ?
Moins cher que le pellet, l’agro-pellet est-il la solution pour se chauffer moins cher vu la forte hausse des prix des granulés de bois ? Plusieurs points méritent l’attention des consommateurs.
Publié le 05-12-2022 à 16h00 - Mis à jour le 05-12-2022 à 18h59
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Le pellet n’avait jamais connu une telle hausse du prix en Wallonie et malgré une diminution du prix moyen relevé début novembre, par Valbiom dans son suivi mensuel des prix, les prix restent particulièrement élevés.
Vu les prix, des consommateurs peuvent être tentés de remplacer les granulés de bois par des agro-pellets (des pellets à base de miscanthus, de lin, de tournesol…). Des pellets qui existent déjà par exemple sous forme de… litière pour chats.
Créer des pellets à partir de déchets de culture ? Une idée pas neuve
L’association Valbiom a d’ailleurs déjà été sollicitée par plusieurs acteurs sur la possibilité de valoriser sous forme de pellet des biomasses et des coproduits agricoles. L’idée n’est pas neuve, comme elle le précise : “La pelletisation de diverses biomasses est un sujet déjà étudié depuis de nombreuses années. En Wallonie, le CRA-W dispose d’une expertise dans ce secteur depuis de nombreuses années et continue d’investiguer ces pistes avec son projet ENERBIO. Les contraintes techniques de séchage et de densification dans des presses adaptées pour la production d’agro-pellets sont désormais bien maîtrisées, bien qu’il s’agisse souvent de recettes au cas par cas, selon le type de biomasse à densifier.”
Outre l’avantage économique, cette piste permettrait de répondre à la forte demande de pellets suite à l’augmentation des ménages qui se sont équipés de poêle à granulés.
Des dégâts irréversibles et non visibles (au début)
Alors, se chauffer avec la litière aux pellets du chat est-ce une bonne idée ? Les experts de Valbiom mettent en garde contre l’utilisation actuelle d’agro-pellets dans des foyers destinés aux pellets. Des pellets fabriqués à partir de pailles ou de miscanthus ont des caractéristiques différentes, ils ont par exemple une teneur en chlore et en soufre plus élevée que les pellets réalisés avec de la sciure de bois. “Oui, il y a aura une flamme et ça va chauffer mais les personnes ne se rendent pas compte que ces pellets vont provoquer une corrosion de l’appareil, du creuset et du conduit de cheminée”, insiste Pierre-Louis Bombeck, chef de projet bois-énergie et chimie du bois chez Valbiom. Ce type de pellets va également provoquer un encrassement plus important.
Pierre-Louis Bombeck précise que les poêles à pellets domestiques sont calibrés pour gérer de manière optimale la combustion de pellets de bois de qualité domestique (certifiés ENplus ou DINplus) : “un tour de vis, c’est par exemple une certaine quantité de pellets qui va nécessiter une certaine quantité d’air pour la combustion. Si vous remplacez le pellet de bois par une autre sorte, la combustion n’est plus optimale.”
Utiliser d’autres types de pellets : possible mais…
Si, à l’heure actuelle, l’utilisation d’agro-pellets pour les poêles domestiques est déconseillée par les experts de Valbiom, ceux-ci avancent toutefois une possible exploitation : “Les seuls équipements qui pourraient accepter ces agro-combustibles sont les chaudières biomasse polycombustibles, munies des options adaptées aux spécificités de ceux-ci (chambre de combustion renforcée, recirculation des fumées et grilles de décendrage mobiles, équipements spécifiques de fumisterie, etc.).”