Les finances de 4 ménages belges sur 10 flinguées par l’inflation (enquête)
Les Belges sont inquiets: l’inflation grignote leur épargne et rend les factures de plus en plus impayables. Une enquête fait le point.
Publié le 01-12-2022 à 15h13 - Mis à jour le 01-12-2022 à 15h39
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Passé l’optimisme de la période post-confinements, l’inflation et les incertitudes géopolitiques sont venues saper le moral et le portefeuille des ménages cette année.
L’inflation (10,63 % en novembre) a provoqué chez les Belges une "angoisse de la facture" croissante et inquiètent les citoyens quant à l’avenir.
Six parents belges sur dix conseillent d’ailleurs aujourd’hui à leurs enfants de chercher un emploi bien rémunéré plutôt que de poursuivre leur rêve si celui-ci mène à un job qui paie moins.
C’est ce qui ressort du "European Consumer Rapport 2022". Cette enquête a été réalisée auprès de 24 000 Européens (dont plus de 1000 Belges) par le fournisseur de services financiers Intrum.
1. Inflation: Un impact négatif significatif pour 37% des Belges
On y apprend que 77% des Belges estiment que l’inflation a déjà un impact négatif (dont 37% un impact négatif significatif) sur les finances de leurs ménages, et 16% s’attendent à ce que ça les affecte prochainement. La majorité des Belges se montrent pessimistes face à la hausse des prix. 22% s’attendent à ce qu’elle ne prenne jamais fin et 71% à ce que l’inflation élevée persiste au moins encore un an.
2. Salaire et factures: Trois Belges sur 10 devront retarder le paiement de certaines factures
59% des répondants se disent dans une situation "plus défavorable" qu’en 2021. Ainsi, 69% des consommateurs déplorent que leurs factures augmentent aujourd’hui plus vite que leurs revenus (57% en 2021). Il reste moins de 10% de leurs revenus à près d’un tiers des Belges, une fois toutes les factures payées.
27% n’ont pas réussi à payer à temps une à quatre factures cette année. Essentiellement parce qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour les payer (41%) mais aussi parce que leur employeur n’était pas en mesure de verser leur salaire (9%).
Trois Belges sur dix estiment qu’ils devront retarder le paiement de factures dans l’année à venir pour régler des dépenses essentielles. Les factures des boutiques en ligne (45%), de téléphonie (24%), d’internet (23%) et de médecins (19%) sont les plus susceptibles de rester en souffrance. 25% des Belges envisagent enfin de demander à leur employeur une augmentation de salaire supérieure à la normale.
3. Épargne: un Belge sur 5 n’épargne rien du tout
La situation actuelle impacte également la capacité d’épargne des Belges et les contraint de plus en plus à puiser dans cette épargne. "Beaucoup arrivent au bout de l’épargne qu’ils ont constituée pendant les années de confinement – période où le fait de dépenser moins en loisirs et voyages a permis pour certains d’épargner plus", pointe le rapport. 53% des Belges voudraient pouvoir épargner plus. Une part similaire s’inquiète de savoir si elle pourra s’offrir une retraite confortable.
La moitié des Belges épargnent moins de 10% de leur salaire par mois. Un Belge sur 5, n’épargne rien du tout. 20% disposent de moins d’un mois de salaire pour faire face à des dépenses imprévues.
4. Consommation et comportements: les Belges font moins de dons
Pour encaisser le choc de l’inflation, plus de la moitié des Belges changent leur comportement et réduisent les dépenses, selon l’enquête.
Ils vont moins au restaurant (52%), font plus souvent leurs courses chez les discounters (50%), annulent leurs abonnements de streaming (19%) et songent même à déménager (2%). Ils sont aussi 25% à donner moins ou pas d’argent aux œuvres caritatives, "à une époque où les plus vulnérables sont justement de plus en plus dépendants de ces associations". Les banques alimentaires constataient récemment une baisse des dons de 6,5% par rapport à l’an dernier.