Le photovoltaïque à la place des cultures, c’est non!
Une circulaire vient d’être envoyée à toutes les Communes wallonnes afin de cadrer les attentes urbanistiques pour les champs photovoltaïques. Le ministre Borsus le répète: pas sur les surfaces agricoles!
Publié le 21-01-2022 à 06h00
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"C'est très clair pour moi: la terre agricole est destinée à l'agriculture, à l'élevage et à la production alimentaire." Depuis sa déclaration dans nos colonnes le 26 juin 2021, le ministre Borsus a couché sur papier une circulaire concernant l'implantation des champs photovoltaïques.
Pour le ministre de l’Aménagement du territoire et aussi de l’Agriculture, les champs photovoltaïques en Wallonie n’avaient aucun sens si c’était pour rogner des superficies agricoles.
Cette semaine, toutes les Communes wallonnes ont reçu une "circulaire relative aux permis d’urbanisme pour le photovoltaïque". L’objectif: aider les municipalités à répondre de manière cohérente aux sollicitations de plus en plus nombreuses. Notamment en privilégiant les installations intégrées dans le paysage et qui n’ont pas d’impact sur l’occupation des surfaces agricoles.
Dans l'introduction de cette circulaire, le ministre rappelle les objectifs fixés d'ici 2030: " réduire la consommation des terres non artificialisées à 6 km2 par an, soit la moitié de la superficie consommée actuellement, et tendre vers 0 km2 par an à l'horizon 2 050".
Cet engagement s’inscrit dans la volonté du gouvernement de réduire la pression sur le foncier agricole de plus en plus détourné de sa fonction nourricière.
"Toute soustraction de terres agricoles à leur fonction est de nature à accentuer leur faible disponibilité et d'amener une pression sur les terres avoisinantes." Pour le ministre, l'équation est simple: le développement de la filière photovoltaïque " ne peut dès lors s'envisager que pour autant que les projets n'accentuent pas cette pression".
Dernier exemple en date: le permis accordé par la Ville de Namur à un champ photovoltaïque à Wierde. La Région s’y opposait mais la Ville a finalement délivré le permis pour 23 000 panneaux. Notamment parce que le projet incluait un élevage de moutons autour des structures photovoltaïques ainsi que l’intégration de 50 ruches.
21 pages de recommandations
La circulaire de 21 pages est assez claire et permet de visualiser les attentes de la Région en matière d’aménagement du territoire.
Ce qu'on peut retenir du texte, dans ses très grandes lignes, c'est qu'il faut avant tout privilégier les installations sur les bâtiments (toits ou façades). Dans ce cas, on parle d'intensifier le processus, "car son impact est souvent mineur".
La circulaire porte aussi son attention sur la faune, la flore, l'impact paysager, la rentabilité du projet, l'intégration des riverains dans les projets… La circulaire va assez loin dans les détails et recommande de privilégier des structures porteuses intégrées voire transparentes; l'inclinaison des panneaux peut aussi avoir un impact visuel. La Région recommande de créer ces zones photovoltaïques dans les zones d'activités économiques, à proximité de postes électriques existants. Les trackers (panneaux placés sur un poteau et pivotant en fonction du soleil) sont à éviter car ils "s'inscrivent difficilement dans le paysage". L'idée est donc de permettre aux campagnes et aux paysages de souffler un peu et de privilégier des zones déjà endommagées visuellement pour mettre en place de grosses capacités photovoltaïques.