Instagram toxique pour les ados: Facebook doit s’expliquer
Une enquête explosive du Wall Street Journal montre qu’Instagram et Facebook sont bien conscients des dangers de la célèbre application photographique.
Publié le 30-09-2021 à 12h47
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Propriété de Facebook, Instagram est dans la tourmente aux États-Unis. L'application est toxique pour les ados en général, pour les adolescentes en particulier, assène le Wall Street Journal.
Facebook en est conscient, insiste l’enquête du quotidien qui s’appuie sur des documents internes compromettants. La société de Mark Zuckerberg est sommée de s’expliquer devant une commission sénatoriale US ce jeudi 30 septembre 2021.
Insta plus nocif que les autres réseaux sociaux
«Les chercheurs d'Instagram […] étudient depuis des années comment l'application de partage de photos affecte des millions de jeunes utilisateurs», écrit le Wall Street Journal. «À plusieurs reprises, la société a constaté que Instagram est nocif pour un important pourcentage d'entre eux, essentiellement les adolescentes, et bien plus nocif que les autres réseaux sociaux. Facebook a toujours minimisé publiquement les effets négatifs de l'application, y compris dans ses commentaires au Congrès, et n'a jamais mis ses études à disposition du public, des chercheurs et des législateurs.»
Sous le feu de critiques, Facebook répond point par point à l'enquête du quotidien US sur cette page. En bonus, le réseau social vient de publier deux études internes de 2019 dédiées à Instagram et son impact sur le bien-être et la santé mentale de ses utilisateurs.
Des études aux constats accablants
Cette étude en particulier abrite des «slides» (dias) aux constatations inquiétantes. «Les adolescents qui ont des problèmes de santé mentale estiment qu'Instagram empire les choses», titre la dia ci-dessous.

Concrètement, Instagram a mené en 2019 une étude auprès de plus de 2500 adolescents (13-17 ans) qui utilisent l’application aux USA et au Royaume-Uni. Dans le groupe des jeunes Britanniques qui se déclarent insatisfaits de leur vie, 35% considèrent que Instagram rend la situation pire ou bien pire.
Le texte qui accompagne la dia est tout aussi interpellant. «Les jeunes sont bien conscients que Instagram peut être nocif pour leur santé mentale, mais se sentent malgré tout obligés de passer du temps sur l'application, de peur de rater des tendances sociales et culturelles.»
Impact négatif sur l’image du corps
Dans une autre dia citée par le Wall Street Journal et ensuite publiée par Facebook, c’est la question de l’image du corps qui est au cœur des débats. Selon une étude interne d’Instagram, 32,4% des adolescentes considèrent que l’application aggrave le problème de la perception de leurs corps.

Des troubles alimentaires à l'anxiété, ce graphique fait référence à l'impact d'Instagram sur douze problèmes d'ordres mentaux. Et à l'heure de se justifier, Facebook souligne que «sur 11 des 12 problèmes […], les adolescentes qui ont affirmé en souffrir étaient plus enclines à affirmer qu'Instagram les aidait à améliorer la situation plutôt que l'empirer.»