La vigne wallonne en passe de battre tous les records, tant en qualité qu’en quantité
Vins wallons tranquilles ou effervescents seront de qualité cette année. On vendangera plus vite que prévu et quasi sans perte.
- Publié le 21-08-2018 à 18h40
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Les pluies de la mi-août ont favorisé le gonflement des raisins, sans faire éclater les baies pour autant. Suite logique du temps exceptionnellement chaud et sec, les vendanges auront globalement lieu aux alentours du 10 septembre, soit deux à trois semaines à l’avance par rapport aux années ordinaires.
«Certaines parcelles de pinot noir précoces seront même déjà vendangées cette semaine», note Pierre Rion, président de l'Association des vignerons de Wallonie (AVW). Depuis près de 30 ans, il est lui-même propriétaire de terres viticoles en Brabant wallon.
«Grâce à la chaleur sèche que nous avons connue et aux autres circonstances favorables on vendangera nos 23 hectares encore plus tôt que prévu au vignoble des Agaises», explique Arnaud Leroy chargé de la commercialisation du Ruffus. Un vin effervescent belge, issu à 100% de chardonnay, pinot noir et pinot meunier.
Sur les coteaux au sol crayeux abritant le vignoble de Haulchin (entité d’Estinnes), près de Binche, au lieu-dit Les Agaises, sur un coteau très riche en calcaire exposé plein sud, les vendanges des 23 ha sont prévues entre le 7 et le 10 septembre. Le domaine dispose en outre de cinq hectares de jeunes vignes nouvellement plantées, pour un total de 280 000 pieds.
«Comme on ne produit que des vins effervescents élaborés selon la méthode traditionnelle, c’est-à-dire avec une deuxième fermentation en bouteille au départ d’un vin blanc, on peut le récolter à 11° d’alcool contre 12° chez les autres producteurs.»

Des racines qui plongent jusqu’à 10 mètres sous terre
Pas de gelée printanière, pas de coulure à la floraison, pas de perte… 2018 rattrapera donc largement le flop de 2017 pour ceux qui assemblent la cuvée Ruffus (entre 200 et 250 000 bouteilles) et tous les autres producteurs de Wallonie de vins tranquilles ou non.
Contrairement au reste du secteur agricole qui a souffert de la sécheresse, les vignes ne sont que très peu sensibles au stress hydrique, les racines allant puiser l’eau jusqu’à plus de dix mètres sous la terre.
«La vigne wallonne va battre tous les records cette année, tant en qualité qu'en quantité», prévient Pierre Rion, président de l'Association des vignerons de Wallonie (AVW). «Si les jeunes pieds, aux racines plus courtes, ont dû être arrosés, le raisin, lui, a mûri gentiment et les vendanges auront lieu en moyenne deux à trois semaines en avance sur le calendrier habituel. Soit aux alentours du 10 septembre. Plus d'un million de bouteilles devraient sortir des cuves», confirme-t-il.
Les pieds de vigne ont été épargnés par les attaques diverses; la sécheresse et les températures chaudes aidant, le mildiou ne s'est pas manifesté. Si l'oïdium (champignon) est apparu sur certains domaines avec les quelques précipitations ponctuelles, il a pu être rapidement maîtrisé par pulvérisation de soufre. «On est presque bio vu le peu de traitement, confirme Arnaud Leroy. Suite aux pertes encourues l'an dernier on a quelque peu augmenté nos prix.» Toute la production selon la méthode champenoise sera une nouvelle fois entièrement vendue en Belgique.