Kris témoigne pour sauver des vies : “Les hommes aussi peuvent avoir un cancer du sein”

Un homme sur 800 est touché par le cancer du sein, qui est souvent diagnostiqué trop tard et peut conduire à la mort. 

La petite boule que Kris a sentie à la poitrine était un cancer. Sa vitesse de réaction lui a sauvé la vie.
La petite boule que Kris a sentie à la poitrine était un cancer. Sa vitesse de réaction lui a sauvé la vie. ©BIG

Les hommes aussi peuvent avoir un cancer du sein. On parle de 11.000 patients diagnostiqués chaque année dont 1% d’hommes.

C’est tombé sur Kris en 2010, alors qu’il avait 50 ans. “En tant qu’homme, on a moins de probabilité de développer la maladie que les femmes, mais l’issue est parfois fatale, car on passe trop longtemps à côté de la maladie, dit Kris. C’est pour ça que je veux en parler aujourd’hui.”

Son frère est mort d’un cancer du sein en 1997, à l’âge de 42 ans. Donc quand Kris découvre qu’il a une petite boule au sein, il consulte tout de suite. “C’était un petit kyste, pas très grand. On a fait une mammographie, qui laissait à penser que ça pouvait être un cancer.”

Un traitement intense pour venir à bout du cancer

Une biopsie confirme les craintes. Kris enchaîne avec un examen, pour vérifier qu’il n’y a pas de métastase dans le reste du corps, et le cancer est très rapidement pris en charge. “D’abord l’opération. Chez les hommes, on enlève dans la plupart des cas toute la poitrine.”

Ensuite, Kris est traité par chimiothérapie, puis 25 séquences de rayons, soit un traitement de dix mois.

Dans quel hôpital peut-on avoir des soins de qualité pour le cancer du sein?

Un facteur génétique : le “gène Angelina Jolie

“Quand un homme a un cancer du sein, comme la maladie est plus rare, on teste systématiquement la présence d'un des gènes connus (BRCA1/2, PALB2, CHEK2 et ATM). Le BRCA est plus couramment connu sous le nom du gène 'Angelina Jolie', explique Kris. Chez les femmes, cela dépend des cas familiaux : si plusieurs femmes ou hommes de la famille ont été touchés par le cancer du sein, on fait une analyse génétique.”

Comme son frère, Kris est porteur. Cela a une incidence sur les visites de contrôle. “Je suis aussi à risque pour le cancer de la prostate, de la peau et du pancréas. J’ai des visites de contrôles à Leuven tous les ans. Pour le cancer du pancréas, c’est plus compliqué de se dire que la prévention suffira : ce cancer évolue vite, je peux l’attraper dans l’intervalle.”

Mais malgré cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, Kris reste d’un naturel optimiste. “Je suis conscient du risque de mourir, mais cela peut aussi arriver en traversant la rue ou en tombant dans l’escalier !”

Par contre, il témoigne pour essayer de faire sauter le tabou du cancer du sein chez l’homme. “Il y a des cancers génétiques, mais aussi des cancers dus au hasard, chez l’homme. Si on a un kyste, une boule, il faut absolument consulter. Si on attend trop, cela peut être néfaste, c’est ce qui est arrivé à mon frère.”

Kris en parle aujourd’hui, comme il en a parlé ouvertement au travail lorsqu’il était traité. “Je dis toujours “Parlez-en à vos amis, à votre famille, ça peut sauver des vies”.”

Le 7 octobre est la journée de sensibilisation au cancer du sein chez l’homme. Plus d’infos : borstkankerman.be

Le cancer du sein reconnu comme maladie professionnelle en France... et en Belgique?

Octobre rose et la campagne “I miss you”

Environ 11000 femmes sont touchées par le cancer du sein chaque année en Belgique. “Ce chiffre est incorrect, car le cancer du sein impacte aussi les familles, les amis, les proches, les collègues…” dit l’association Breast International Group (BIG), réseau académique consacré à la recherche sur le cancer du sein, basé à Bruxelles.

Depuis presque 25 ans, BIG mène des essais cliniques et des programmes de recherche sur le cancer du sein dans le monde entier. L’étude OlympiA, par exemple, a montré qu’un médicament ciblé, l’Olaparib, peut être utilisé pour traiter les patients atteints d’un cancer du sein au stade précoce et porteurs de mutations génétiques héréditaires BRCA1/BRCA2. (5 % des patients atteints d’un cancer du sein et particulièrement fréquentes chez les jeunes patients). L’étude a montré que le traitement réduit le risque de récidive et diminue le risque de décès de 32 %.

À l’occasion d’Octobre rose, BIG against breast cancer lance sa campagne “I miss you” destinée à sensibiliser et à encourager la récolte de fonds.

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