"Nous n’irons pas à Dubaï", assure André Frédéric, le président du parlement wallon

Il a à nouveau été question de Dubaï, ce jeudi 01 juin 2023, en commission de la Comptabilité du parlement wallon. Cette fois pour un voyage dans le cadre de la COP 28 pour lequel, selon le chiffre cité par le PTB, un montant de 3.500 euros a été prévu.

Belga
 André Frédéric président du parlement wallon.
André Frédéric président du parlement wallon. ©EdA Mathieu Golinvaux

"Ce montant correspondait à une option sur 4 chambres qui pouvait être annulée sans frais jusqu’au 30 juin. J’ai estimé qu’il n’était pas opportun  que nous y allions et le bureau a unanimement suivi", a-t-il précisé.

Pour rappel, c’est un onéreux voyage à Dubaï, à l’automne 2021, qui avait finalement provoqué la démission du bureau présidé à l’époque par le socialiste Jean-Claude Marcourt.

"C’est une bonne décision", a estimé le chef de groupe de l’extrême gauche, Germain Mugemangango. Pour le reste, ce dernier est resté sur sa faim. "Nous avions demandé des documents précis, des factures qui se cachent derrière les tableaux que nous avons reçus. La moitié de nos demandes n’ont pas été satisfaites", a-t-il regretté en pointant également "le fonctionnement même de la commission". "Sa convocation dépend du bon vouloir de la majorité. Finalement, cette commission se réduit à une chambre d’approbation des comptes", a-t-il déploré.

D’emblée, le président du parlement avait indiqué qu’il était hors de question d’évoquer des dossiers précis afin "d’éviter d’avoir la moindre incidence négative sur l’instruction et la procédure disciplinaire - contre le greffier Frédéric Janssens, ndlr - en cours". "J’ai la volonté ferme de ne pas nuire à l’instruction. Je veux que la justice puisse faire son travail le plus rapidement possible", avait-il dit.

"Le bureau est désormais d’une rigueur absolue. Il nous est arrivé à plusieurs reprises de demander qu’on revoit à la baisse des dossiers. Je n’ai pas fait le total mais ces diminutions sont nombreuses et c’est bien normal puisqu’il s’agit d’argent public", a encore assuré André Frédéric en estimant toutefois qu’il ne fallait pas tomber dans "l’inexistence". "Nous passons toutes les activités en revue. Il y en a où il est normal que le parlement soit représenté."

"C’est une nouvelle époque qui est en train de se dessiner. Cette commission est un outil important mais est-ce qu’on est dans la transparence totale? Non. Est-ce qu’on est dans une première esquisse? Oui. Mais le modèle est perfectible", a de son côté admis Germain Mugemangango.

Selon ce dernier, il faudra ainsi aborder les comptes 2022 - "et pas uniquement le premier trimestre 2023" - et faire la distinction, à l’avenir, entre les documents qui peuvent être consultés librement et ceux qui doivent rester confidentiels. "Nous voulons aussi obtenir des réponses sur l’origine des problèmes au sein de la caisse des pensions des députés où un trou de 80 millions d’euros a été évoqué."

Malgré ces réserves, de multiples dépenses ont tout de même été passées au crible, des frais de peinture d’un plafond de la nouvelle maison des parlementaires aux contrats informatiques ou de sécurité en passant par l’engagement d’un directeur financier avant l’été. Une litanie minutieuse qui a fait dire au député socialiste Eric Lomba que "le mieux est l’ennemi du bien".

"L’insistance sur la perfection empêche la mise en oeuvre de bonnes améliorations. Je trouve qu’on est en plein dedans. J’aimerais vraiment qu’on donne du temps aux équipes et qu’on essaye de structurer davantage notre travail en évitant de confondre le rôle de notre commission et celui du bureau. C’est à lui qu’il appartient de trancher les questions d’opportunité", a-t-il conclu.

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