Marquages routiers du futur: un grand test est organisé par le SPW à Baillonville
A Baillonville, en province de Namur, la N63 est le théâtre d’un chantier pas comme les autres. Le Service public de Wallonie organise un test des marquages routiers du futur.
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- Publié le 31-05-2023 à 19h00
- Mis à jour le 31-05-2023 à 19h04
Les automobilistes qui quittaient Marche-en-Famenne pour rejoindre Liège par la N63 ont probablement été surpris ce mercredi en remarquant un chantier étrange.
Entre les bornes kilométriques 46 et 47, près de Baillonville (province de Namur), plusieurs équipes travaillaient à placer des marquages routiers… au beau milieu de la chaussée.
En effet, le Service public de Wallonie organise sur ce site une séance de contrôle et de certification des marquages.
«C’est en quelque sorte un examen d’entrée pour les nouveaux produits, nous explique Gauthier Michaux, ingénieur au SPW Mobilité et Infrastructures. En conditions réelles, nous analysons la durabilité de différents marquages.»
Toute la Belgique présente à Baillonville
Vous l’ignorez sans doute : cette portion de la N63 à Baillonville est un site unique en Belgique. Depuis une petite vingtaine d’années, c’est ici qu’on organise, pour l’ensemble du pays, l’homologation des produits servant au marquage routier.
À côté des agents du SPW, on retrouvait donc ce mercredi les équipes de Copro, l’organisme indépendant en charge de la certification, mais aussi des membres de l’Agentschap wegen en verkeer, l’administration flamande en charge des routes.
«Ce site a été choisi parce qu’il s’agit d’une route qui dispose de deux fois deux bandes séparées par une berme centrale, explique Gauthier Michaux du SPW.Cette spécificité permet de reporter le trafic de l’autre côté de la route. Cet emplacement dispose, en outre, d’une belle et longue ligne droite sur laquelle circule un flux de trafic régulier.»
Si la Flandre participe, c’est parce que les marquages qui réussiront ces tests et recevront une homologation belge pourront être utilisés dans les chantiers routiers supervisés par la Région flamande.
Les secrets d’un test grandeur nature
Obtenir l’homologation des produits, tels que les peintures ou les enduits, est un processus complexe. Un test est organisé chaque année à la même période, lorsque les conditions météorologiques sont propices.
«Nous recevons des candidatures de plusieurs sociétés différentes, chacune souhaitant faire homologuer différents produits. Cette année, en plus d’un fabricant belge, nous avons reçu des candidatures d’une entreprise française, d’une entreprise danoise et d’une entreprise allemande, poursuit Gauthier Michaux. Ce mercredi, nous contrôlons d’abord les dosages des produits qui sont appliqués. Pour chaque produit, on va peindre sur la route neuf lignes identiques. On va les identifier et prélever des échantillons pour des essais en laboratoire. La semaine prochaine, nous viendrons mesurer les performances, à savoir leur visibilité de jour, leur rétroréflexion de nuit, leur couleur et leur rugosité. Si un produit ne répond pas aux normes, par exemple parce qu’il rend la route trop glissante, il est recalé.»
Attention, les candidats devront patienter avant d’obtenir l’homologation. Chaque année, un million de voitures circulent sur ce tronçon. Les performances des marquages seront à nouveau vérifiées l’an prochain pour une première certification. Après deux ans, s’ils répondent aux critères, ils peuvent obtenir l’homologation maximale.
Le coût d’une homologation : 5600 €

Pour pouvoir obtenir la marque de certification Benor, les entreprises doivent dépenser 5600 € par produit qu’elles désirent homologuer.
Un coût administratif qui permet de prendre en charge l’ensemble du test, mais aussi l’effacement des marquages après quelques années.
Mais ces nouveaux marquages résistent-ils mieux que leurs ancêtres? «Tout dépend de la chimie du produit, mais l’on remarque plutôt une amélioration ces dernières années, analyse Gauthier Michaux du SPW. Il y a quelques années, nous observions aussi davantage de refus... Même s’il reste toujours des systèmes qui ratent les tests. Cette année, on peut aussi remarquer qu’il y a davantage de peintures à l’eau qui sont testées. Cela s’explique par le fait que l’utilisation de peintures à l’eau est désormais obligatoire pour les voiries régionales.»