Le risque de pauvreté passe de 22% à 17,8% en Wallonie: "Bien entendu, c’est encore trop", selon Elio Di Rupo
À un an des élections régionales, le discours sur l’état de la Wallonie prend forcément un peu l’allure d’un bilan de législature. Elio Di Rupo s’est prêté à l’exercice. Et, comme le veut le débat démocratique, l’opposition a passé tout ça au scanner plus tard dans l’après-midi (lire ci-dessous "La réplique de l’opposition: il y a le discours et il y a la méthode").
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- Publié le 31-05-2023 à 12h47
- Mis à jour le 31-05-2023 à 17h28
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C’est le jour du discours sur l’état de la Wallonie. L’initiative avait été prise par Paul Magnette en 2015, alors chef de l’exécutif wallon. "Le genre d’exercice où on doit fournir des chiffres, même si tout ne peut pas être chiffré", commente Elio Di Rupo, qui s’exécute à la tribune du Parlement wallon.
Il y a donc eu des chiffres, pour démontrer que la Wallonie ne peut pas être réduite à "des caricatures faciles". Tout irait beaucoup mieux sans les crises, y compris et surtout aux chapitres "emploi" et "pauvreté".
"La priorité du Plan de relance"
"En 2018, avant la formation du gouvernement, le risque de pauvreté était de 22%. Fin 2022, il avait reculé, de plus de 4%, pour atteindre 17,8%. Bien entendu, c’est encore trop, souligne le ministre-président wallon socialiste. D’ici 2030, l’objectif est de réduire de moitié, par rapport à 2015, le nombre de Wallons et Wallonnes exposés à un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. "
Le gouvernement wallon rappelle que les moins diplômés sont aussi ceux qui risquent de ferrailler le plus avec la précarité dans leur vie. L’Iweps (institut wallon de statistique) le confirme: le taux de pauvreté est de 27% pour les Wallons d’au moins 25 ans qui n’ont pas de diplôme du secondaire supérieur. Il passe à 7% pour ceux qui ont décroché le sésame. " C’est pour ces raisons que le gouvernement a décidé de faire de la politique de formation LA priorité du Plan de relance ", affirme Elio Di Rupo.
Généralisation de l’accompagnement spécifique des 18-25 ans en décrochage, développement de projets via 17 futurs Territoires zéro chômeurs de longue durée avec le Fonds social européen, qui cofinance aussi une vingtaine de dossiers de lutte contre la précarité infantile, etc.
Former "in situ"
Le gouvernement wallon s’est fixé un objectif de 75% pour le taux d’emploi d’ici à 2030, avec les "forces vives", que sont les interlocuteurs sociaux et environnementaux au travers du Plan de relance. Le tableau n’est pas aussi noir qu’on pourrait le penser. "L’emploi intérieur en Wallonie a crû de 2% en moyenne annuelle en 2022 par rapport à 2021, année de rattrapage post-covid. En 2022, il y a eu en moyenne autant d’emplois qui ont été créés qu’en 2021. C’est de l’ordre de 25 000 emplois."
Taux de chômage: 8,4%, soit 0,5% de moins par rapport à 2021, et 123 600 chômeurs complets indemnisés wallons, contre 132 000 en 2021. Mais la part des chômeurs de longue durée dans les statistiques globales a gonflé de plus de 4% dans le même temps (de 28% en 2021 à 32,2% en 2022).
La Région renforce donc ses actions pour former plus de demandeurs d’emploi à des métiers en pénurie (construction, bois, électricité). Et insiste de plus en plus sur la formation "in situ", au sein des entreprises pour doper le taux d’insertion sur le marché de l’emploi. La formule est porteuse, si on en croit les chiffres de l’IFAPME, où "84% des stagiaires diplômés trouvent un emploi dans les 6 mois".
"Mieux que l’Europe"
Elio Di Rupo passe aussi en revue les efforts déployés, toujours avec les partenaires sociaux et environnementaux, pour réindustrialiser la Wallonie via de nouvelles filières, comme celle de l’hydrogène vert.
"Malgré la crise énergétique, l’économie wallonne fait à nouveau preuve de résilience, si bien que le PIB a progressé à un rythme soutenu de 2,7% en moyenne sur l’ensemble de l’année ", se réjouit le ministre-président wallon. Les chiffres pourraient même s’améliorer de 1,3% (en moyenne) en 2023, selon l’estimation de l’Iweps.
"En Wallonie, le pourcentage d’entreprises innovantes est supérieur à la moyenne de l’Union Européenne, de 61% contre 50%", précise-t-il encore.
Le point d’équilibre (sans les crises)
Quant aux finances publiques, on est à 60 millions de l’équilibre budgétaire et il pourrait être atteint en 2024, prévoit le gouvernement wallon, si on met de côté les dépenses exceptionnelles ("covid, inondations, Ukraine, énergie et relance").
Un point aussi fait le point sur les ménages sinistrés lors des inondations de juillet 2021, les négociations avec les assurances et l’accès des non-assurés (ou mal assurés) au Fonds des calamités.