Pluie de propositions pour modifier la loi belge de sortie du nucléaire
La Belgique doit-elle modifier la loi Deleuze ? Le débat s’est encore invité à la Chambre dans le cadre des auditions consacrées aux petits réacteurs nucléaires modulables (les SMR).
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- Publié le 30-05-2023 à 19h50
- Mis à jour le 30-05-2023 à 19h51
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La Belgique accueillera-t-elle un jour des centrales nucléaires de nouvelle génération ? Les petits réacteurs modulaires (appelés par l’acronyme SMR, de l’anglais "small modular reactors") pourraient, selon certains experts, révolutionner la production d’énergie décarbonée en Europe. En outre, ils pourraient aussi servir à la production d’hydrogène.
Des SMR qui étaient au cœur des discussions en commission de l’Énergie ce mardi à la Chambre. De grands noms de la filière ont envoyé des représentants pour cette audition, à savoir Westinghouse, EDF Nuward, Tractebel, Ansaldo Nuclear et le SCK.CEN (le Centre de recherche nucléaire belge).
Et les plus optimistes l’assurent: si une alliance se met en place, les premiers SMR expérimentaux devraient sortir de terre d’ici 2035 avant une phase d’industrialisation qu’on annonce massive.
Ces SMR cumuleraient plusieurs avantages. Outre un coût de construction moindre que les réacteurs classiques (Tractebel évoque 5 000 € par kWe installé), leur installation serait moins complexe et leur conception garantirait un niveau accru de sécurité.
Cinq textes différents, un seul objectif
Pour rappel, ces auditions, permettent aussi de temporiser l’examen de différentes propositions de loi visant à modifier, voire abroger, la loi de sortie du nucléaire.
Rien que ce mercredi, cinq propositions différentes figuraient à l’ordre du jour de la commission Énergie.
Outre celle de l’ex-ministre MR Marie-Christine Marghem, on retrouvait des textes déposés par d’autres groupes de la Vivaldi, soit l’Open VLD et le CD&V.
Depuis les bancs de l’opposition, Les Engagés et la N-VA ont aussi préparé leur copie. "Paradoxalement, les partis de la majorité ne souhaitent pas traiter leurs propositions", a lancé le député Bert Wollants (N-VA). "Dans l’intervalle, il faut constater que les présidents de ces partis promeuvent ces propositions… Au sein du gouvernement, ces partis ont les pieds et poings liés à cause de leurs partenaires." Une temporisation qui s’explique par les négociations en cours entre le gouvernement et Engie pour prolonger de dix ans l’exploitation de Tihange3 et Doel4. Mais la majorité se déchirera-t-elle ensuite sur les SMR ? Verdict après les négociations !