Climat: De Croo plaide pour une "autre croissance", les écologistes n'applaudissent pas (vidéo)
La sortie médiatique d'Alexander de Croo sur Terzake, au sujet des compromis qu'il voudrait mettre en place sur la lutte contre le réchauffement climatique, fait grincer des dents chez les écologistes. Il évoque notamment un réexamen du "Nature Restoration Law", le projet du Conseil environnement de l'Union Européenne.
Publié le 25-05-2023 à 16h40 - Mis à jour le 25-05-2023 à 17h53
Le Premier ministre Alexander De Croo veut que la Belgique joue un rôle de pionnier dans la lutte pour le climat. Mais, pour cela, "nous devons nous écouter et conclure des accords que nous savons pouvoir réaliser", a-t-il nuancé. Son intervention jeudi en séance plénière de la Chambre n'a pas été applaudie sur les bancs de son partenaire écologiste.
"Je suis un optimiste d'un point de vue du climat. Je pense qu'on est capable de le faire, avec plus d'innovation, plus d'investissement, plus de croissance économique. Une autre croissance, oui, meilleure", a déclaré le Premier ministre.
Polluants et substances chimiques: ce qu’on retrouve dans l’urine des petits WallonsAlexander De Croo a qualifié d'"ensemble cohérent" le paquet de propositions européen "fit for 55". Par contre, la "Nature Restoration Law" (loi de restauration de la nature), sur lequel le Conseil environnement de l'UE qui doit se pencher le 20 juin, "mérite être examinée en détail". "Il me semble logique de voir comment éviter qu'un paquet de mesure entre en contradiction avec un autre mesure", a-t-il argumenté.
"Je ne comprends pas pourquoi vous séparez la protection de la nature et de la biodiversité du CO2", a répliqué le chef de groupe Ecolo Gilles Vanden Burre. "Protéger la nature, c'est protéger le climat, notre économie et notre bien-être."
Le point devrait être abordé jeudi soir en comité ministériel restreint et vraisemblablement se traduire par un constat de désaccord entre les composantes de la Vivaldi. "Il existe différentes interprétations", a confirmé un peu plus tard la vice-Première ministre Groen Petra De Sutter.
Au sein de la majorité, le débat s'est cristallisé sur un axe gauche-droite.
Environnement: De Croo ne respecte pas l'accord de gouvernement, selon le PSÀ droite, le CD&V s'est inquiété d'une loi de restauration de la nature qui obligerait à transformer 27% du territoire de la Flandre en zones naturelles. "Enfin, ça percole dans d'autres partis", a lancé Leen Dierick, faisant aussi référence au combat des chrétiens-démocrates flamands au nord du pays dans le dossier de l'azote.
Pour Jasper Pillen (Open Vld), la loi restauration de la nature est "dogmatique". "Le soutien risque de s'étioler", a-t-il craint.
Marie Christine Marghem (MR) a de son côté invité le Premier ministre "à mettre son nez" dans le plan énergie-climat présenté mardi en commission par la ministre de l'Environnement Zakia Khattabi (Ecolo).
Côté gauche, les socialistes ont défendu les objectifs climatiques du gouvernement. "Vous devez les défendre", a lancé Melissa Hanus (PS). Quand le toit brûle, on ne demande pas aux pompiers de faire une pause." Pour Kris Verduyckt (Vooruit), la loi sur la nature "est une solution".
Céline Tellier réagit aux propos polémiques d’Alexander De Croo sur l’Environnement : “J’ai été stupéfaite, on n’est pas dans une série Netflix”L'opposition n'a pu que constater les divisions. "La moitié des partis ne vous ont pas applaudi", a observé Maxime Prévot (Les Engagés), voyant dans l'idée de faire une pause "un mauvais calcul". "Ce n'est pas seulement notre politique climatique que vous avez mis sur pause, mais votre propre gouvernement!", a jugé François De Smet (DéFI).