Drame de Strépy: Paolo Falzone reste en prison, sa demande de bracelet électronique est refusée
Il est inculpé de meurtre pour une des victimes et poursuivi pour homicide involontaire pour cinq autres après avoir foncé sur un groupe de gilles. En appel, le parquet a obtenu gain de cause.
Publié le 19-05-2023 à 15h17 - Mis à jour le 19-05-2023 à 15h36
Paolo Falzone, auteur du drame de Strépy, allait-il pouvoir sortir de prison et obtenir une détention sous surveillance électronique ? C’est en tout cas ce qu’avait demandé son avocat, Frank Discepoli, à la chambre du conseil de Tournai. Comme à chaque fois depuis le début de l’affaire, du reste. Et le 28 avril, la chambre avait, cette fois, accédé à sa demande. Saut que le parquet, qui a toujours mis en avant le risque de récidive notamment, est allé en appel devant la chambre des mises en accusation. Dont la décision était attendue pour ce vendredi 19 mai. Entre-temps, depuis la décision de la chambre du conseil, une pétition avait été lancée en ligne contre la sortie de prison de l’inculpé…
La décision de la chambre des mises en accusation est tombée. Et elle contredit celle de la chambre du conseil, nous confirme le parquet général. Le parquet a eu gain de cause. Paolo Falzone n’a pas obtenu son bracelet électronique. Il reste en prison.
Pour rappel, le 20 mars 2022, dans des circonstances qui restent encore à éclaircir vu que l’instruction est toujours en cours, Paolo Falzone avait foncé dans un groupe composé de gilles, de musiciens et de leurs suiveurs alors qu’ils venaient de quitter les locaux de la salle omnisports. C’est dans la rue des Canadiens toute proche que l’accident s’était produit. Inculpé de meurtre pour une des victimes, Paolo Falzone est aussi poursuivi pour homicide involontaire pour cinq autres victimes.
Jusqu’ici, outre le risque de récidive voire de collusion aussi, le critère de l’absolue nécessité était aussi évoqué. Il s’agit d’une notion juridique melting-pot qui tient compte de la sécurité publique et, notamment, de l’émotion que pourrait susciter, au sein d’une population, une sortie de prison sous bracelet ou une libération conditionnelle.
Avant l’audience de ce vendredi, dans la foulée de la décision favorable de la chambre du conseil, l’avocat de Paolo Falzone, Frank Discepoli, s’était, dans nos colonnes, pourtant dit optimiste face à l’appel du parquet. “En acceptant le bracelet électronique, la chambre du conseil, a, me semble-t-il, répondu à une logique de temporalité. Elle a attendu un an et, surtout, que la période de carnaval soit passée. Et puis, la reconstitution a eu lieu. Il n’y a plus de risque de collusion, par exemple avec le passager (Ndlr. inculpé pour non-assistance à personne en danger.”
”Ni Monsieur Falzone ni moi ne comprenions jusqu’ici le risque de récidive avec une détention contrôlée”, nous commentait aussi l’avocat. “Avec le bracelet électronique, mon client devrait rester à résidence et n’aura pas de véhicule. Comment pourrait-il donc être un danger ? Et nous avons une solution toute prête pour qu’il puisse habiter dans un endroit géographiquement très éloigné de La Louvière. ”