Deux détenus, dont un violeur, libérés par erreur le même jour de deux prisons belges: ils ont été confondus avec d'autres détenus!
Le même jour, deux libérations, à Saint-Gilles et à Mons, “par erreur” : deux autres détenus à l’identité similaire auraient dû être libérés à leur place.
Publié le 18-05-2023 à 15h40
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Mohamed B. B. aurait été libéré “par erreur” le vendredi 21 avril dernier. La police l’a tout de suite placé sur la liste des Belgium’s Most Wanted et lancé un avis de recherche.
Que s’est-il passé au juste ? L’homme a été remis en liberté par le personnel pénitentiaire de la prison de Saint-Gilles, sans aucune intervention préalable du tribunal d’application des peines, la seule juridiction à pouvoir statuer sur une éventuelle remise en liberté.
C’est un quiproquo qui serait à la base de sa remise en liberté. En effet, son identité aurait été confondue avec celle d’un autre détenu portant un nom, similaire à Mohamed B. B. , 65 ans. B.B. aurait même passé le contrôle des empreintes digitales. Cet avis de recherche décrivait Mohamed Ben Brahim comme un “fugitif” qui “est surveillé par le tribunal de l’application des peines de Bruxelles pour exploitation sexuelle, séquestration et viol” et il précise que “la personne concernée est un interné et doit être considérée comme dangereuse”. Comprenez entre lignes que notre “interné” a déjà purgé l’entièreté de sa peine de prison et que, au vu de sa dangerosité pour la société, nos autorités judiciaires ont décidé de le maintenir derrière les barreaux au-delà !
Libéré par erreur de la prison de Saint-Gilles, il court dans la nature !L’erreur a toutefois été rapidement remarquée. Au final, la police l’a trouvé chez des membres de sa famille à proximité de la prison de Saint-Gilles. Il s’est rendu sans opposer de résistance.
Ce n’est pas un cas unique. Une erreur similaire a été commise, le même jour, à la prison de Mons. “Est-il exact que la charge de travail élevée et le manque de personnel dans les prisons expliquent ces erreurs ?”, a demandé la députée Sophie De Wit (N-VA) en commission Justice. “Des mesures sont-elles prises pour éviter de telles erreurs qui peuvent avoir des conséquences graves ? À combien de reprises des libérations indues ont-elles eu lieu à la suite d’erreurs administratives ou humaines ? L’individu qui a été libéré à Mons a-t-il déjà été arrêté ? Pour quels faits avait-il été privé de liberté ?”
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, admet les erreurs humaines.

”Les deux libérations erronées étaient dues à des erreurs humaines liées à une identité et à un document erronés. Ces erreurs ont été rapidement constatées et la police a été avertie du problème. Pour éviter de telles erreurs, un plan d’action a été élaboré. Une première étape a consisté à envoyer un courrier d’instructions à tous les directeurs de prison et à leur personnel. Deuxièmement, une journée de formation sera organisée pour tous les chefs de greffe et les directeurs de greffe. La troisième étape verra la mise en place d’une offre structurelle de formations axées sur le greffe pour tous les directeurs et le personnel des greffes. Ouvrir de nouvelles prisons tout en gardant ouverts des établissements plus anciens nécessite de disposer de personnel supplémentaire. Les nouveaux collaborateurs reçoivent une formation de trois à quatre semaines suivie d’un apprentissage sur le lieu du travail. Ils retournent ensuite dans les centres de formation pour des modules de suivi. Depuis le 1er mai, Haren assure la fonction de maison d’arrêt de Saint-Gilles et reçoit toutes les nouvelles incarcérations qui ont lieu à Bruxelles. Le taux d’occupation de Saint-Gilles baissera ainsi plus rapidement que prévu. Un total de 774 détenus y séjournent encore. Désormais, les chefs de greffe s’intitulent “experts administratifs pénitentiaires”. Ils reçoivent une formation de base puis une formation spécifique de plusieurs jours et, depuis le début de l’année, ils participent également à une journée d’étude durant laquelle ils évoquent certains problèmes et échangent de bonnes pratiques. D’éventuelles imprécisions en matière de législation y sont également abordées.”
À quoi ressemblera la prison du futur ? "Des établissements pénitentiaires plus humains, avec des éducateurs plutôt que des agents en uniforme"