Corruption, asile et migration, guerre en Ukraine... Un grand sondage analyse l'avis des Belges et des Européens sur les grands dossiers
Quelle est la position des Belges sur les grands dossiers qui font l’actualité? Leur opinion diffère-t-elle de celles des citoyens d’autres pays européens? C’est pour répondre à ce type de questions que le consortium «Euroskopia», né de l’association de six instituts de sondages actifs dans sept pays, a interrogé 7000 citoyens sur les grandes thématiques qui font l’actualité. Un sondage dont nous vous livrons quelques résultats intéressants.
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Publié le 15-05-2023 à 06h56
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La guerre en Ukraine

Selon Bpact, qui a mené le sondage en Belgique, Euroskopia montre d’abord qu’une majorité de Belges soutient la décision de fournir des armes à l’Ukraine. Rappelons que le gouvernement a approuvé vendredi dernier un nouveau paquet de mesures de soutien à l’Ukraine pour un montant de 92 millions d’euros.
Toutefois, la moitié des Belges favorables estiment que nos dirigeants devraient faire pression pour rendre des négociations possibles, même si cela devait entraîner une perte de territoire pour l’Ukraine. Et seuls 20 % des Belges estiment qu’il faut arrêter d’envoyer des armes en Ukraine. Une opinion moins répandue qu’en Allemagne (39 %) et en Grèce (58 %).
«Cela peut s’expliquer par le fait que c’est la première fois dans l’histoire récente que l’Allemagne participe à un tel point dans une opération militaire», analyse Jo Steyvaert, managing partner de Bpact. «Depuis la Seconde guerre mondiale, l’Allemagne était davantage dans une position de retenue au niveau international.»
Notons que le sondage a interrogé aussi les Belges par rapport à leur crainte d’une escalade du conflit. Ils sont 72 % à avoir peur, même si 55 % ne sont «qu’un peu inquiets». Des chiffres qui se situent dans la moyenne européenne.
Corruption

L’affaire de corruption présumée au Parlement européen a secoué le landerneau politique. Et a encore fait la Une de l’actualité la semaine dernière après la libération sous conditions de l’eurodéputé PS Marc Tarabella. Dans ce sondage, on apprend que 70 % des Belges estiment que la corruption est un peu (23 %) ou très (47 %) répandue dans les institutions européennes. Et que les Belges, tout comme les Allemands, les Français et les Autrichiens, pensent qu’il y a moins de corruption au niveau national qu’au niveau européen.
En revanche, les Espagnols, les Italiens, les Polonais et les Grecs pensent qu’il y a davantage de corruption dans leur propre pays.
«Les Belges ont longtemps été europhiles et de fervents défenseurs de l’Europe et des institutions européennes», estime Jo Steyaert, Managing Partner de Bepact. «Les résultats de ce sondage montrent que les Belges sont désormais un peu moins convaincus .»
La popularité des leaders

Les instituts de sondage participants ont également sondé les Européens sur la popularité des leaders politiques. Sans surprise, c’est le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui truste la première place du podium en Belgique, France, Pologne mais aussi en Espagne.
Notons aussi qu’en Europe, Charles Michel obtient un score de popularité inférieur à celui d’Ursula Von der Leyen. C’est également le cas en Belgique, de manière encore plus explicite.
L’âge de la pension
Chaque semaine, la France est le théâtre de manifestations contre la réforme des pensions. Euroskopia a demandé aux sondés quel serait l’âge adéquat pour la retraite, tout en tenant compte qu’il faut un système durable.
Et c’est en France que l’on estime qu’il faut partir le plus jeune à la retraite (61,8 ans). Et, bizarrement, en Italie que les sondés estiment qu’il faut travailler le plus longtemps (64,7 ans). En Belgique, les personnes interrogées estiment qu’il faudrait pouvoir partir à la retraite à 63.6 ans.
Asile et migration
Sur la politique de l’Union européenne en matière d’asile et de migration, 50 % des Belges interrogés estiment que les immigrants devraient être répartis entre les différents pays de l’Union européenne. Mais en Belgique, un sondé sur cinq se dit aussi favorable à des options radicales, comme le refoulement des immigrés par la force à la frontière (15 %) ou la construction d’un mur aux frontières terrestres de l’Union européenne (5 %). Des opinions radicales que l’on retrouve davantage en France et en Autriche, pays où respectivement 24 % et 25 % des sondés sont favorables à refoulement des migrants. Notons qu’à l’inverse, 14 % des Belges interrogés estiment qu’il faut laisser les migrants aller où ils préfèrent.
1 000 personnes interrogées dans chacun des sept pays
Ce sondage «Euroskopia Network» a été réalisé par sept instituts nationaux : Sigma Dos (Espagne), SWG (Italy), Opinionway (France), Insa-Consulere GmbH (Allemagne et Autriche), IBRiS (Poland) et Bpact (Belgium). Il s’agit d’une initiative propre à ce consortium de six sociétés et non d’une commande.
Dans chaque pays, un échantillon représentatif de 1 000 personnes a été sondé. Ces personnes ont été interrogées par téléphone ou via un formulaire web durant le mois d’avril 2023. La marche d’erreur pour chaque pays est de +/- 3.1 %.
«Euroskopia est une alliance entre les principales sociétés indépendantes de recherche sociale et de médias de l’Union européenne», avance le consortium dans sa communication des résultats. «Euroskopia est née de la conviction que les citoyens européens jouent déjà un rôle actif et permanent dans le débat public sur les questions qui les concernent. Un rôle que les études sociales renforcent par l’analyse de l’opinion publique dans l’espace partagé d’une société ouverte et démocratique. Euroskopia a pour objectif de générer et de diffuser des études d’opinion sur l’actualité de l’Union européenne, ses institutions, ses dirigeants, ses politiques et les principales tendances sociales.»