Prolongation du nucléaire: Elia avertit des risques pour la sécurité d'approvisionnement
Si les négociations visant à maintenir les centrales nucléaires en activité plus longtemps échouent, des mesures d'urgence supplémentaires seront nécessaires pour maintenir les lumières allumées et elles seront coûteuses, prévient samedi Chris Peeters, le CEO du gestionnaire du réseau de transport d'électricité Elia, dans une interview accordée au Tijd et à L'Echo.
Publié le 13-05-2023 à 07h23
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"Nous sommes aujourd'hui confrontés à un défi pour les hivers 2025-2026 et 2026-2027", dit-il, la sécurité d'approvisionnement énergétique n'étant pas garantie sans centrales nucléaires opérationnelles. Depuis plus d'un an, le gouvernement négocie avec l'entreprise énergétique française Engie pour que les deux réacteurs les plus récents soient prolongés pour 10 ans. "La solution privilégiée aujourd'hui consiste à prolonger de manière flexible les centrales nucléaires de Doel 4 et de Tihange 3 afin qu'elles soient toujours disponibles pendant ces deux hivers critiques."
"Il y a d'autres options, mais elles ne seront ni faciles ni bon marché", selon M. Peeters. Il souligne qu'en outre, celles-ci se réduisent. Il est en effet désormais trop tard pour construire des centrales à gaz supplémentaires d'ici la fin de 2025, fait-il remarquer. Le CEO d'Elia cite comme piste éventuelle les deux vieilles centrales à gaz d'Engie à Vilvorde et Rodenhuize , qui devraient normalement quitter le marché à ce moment-là, mais qu'il sera peut-être possible de réactiver.
Le patron d'Elia assure avoir tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises auprès des autorités. "Nous n'avons fait qu'avertir. J'ai dit dans les médias: "Si vous ne faites rien, les lumières s'éteindront." On ne fait pas de telles déclarations sans informer les responsables politiques au préalable de la gravité de la situation."