Jean-Philip Vroninks, CEO de Befimmo : “La durabilité est la grande tendance dans l’immobilier de bureaux”
Jean-Philip Vroninks est venu parler de l’immobilier en Belgique et plus particulièrement dans le secteur des bureaux.
Publié le 13-04-2023 à 12h14
Jean-Philip Vroninks, CEO de Befimmo, est l’invité de Martin Buxant sur LNRadio et LN24. L’occasion pour lui d’aborder un thème qu’il connaît bien : l’immobilier. En effet, il est le patron de l’une des sociétés immobilières les plus importantes en Belgique avec une gestion de près de 3 milliards d’actifs.
Et tout le monde le sait, le secteur est en train de changer avec l’écologie. “Effectivement, c’est la grande tendance qui se dégage”, commence-t-il. “On remarque que dans nos immeubles, et ceux du marché de façon générale, nous sommes dans l’obligation de les rendre durables.” Problème : le renouvellement des bâtiments prend beaucoup de temps. “À Bruxelles, il y a 13 millions de m2 de bureaux qu’il faudrait renouveler, il s’agit du plus vieux stock d’Europe. Actuellement, il n’y a que 150 000 m2 de projet pour rénover les bâtiments. En d’autres termes, il faudrait près de 80 années à ce rythme pour rénover la ville.”
Befimmo pèse environ 800 000 m2 d’immobilier et est très active à Bruxelles, notamment dans le secteur des bureaux. Très en vogue en ce moment, le coworking a-t-il pris une plus grande place dans le marché? “Je n’aime plus parler de bureaux à proprement parler”, poursuit-il. Pour lui, les entreprises sont de plus en plus intéressées par des endroits flexibles. “Aujourd’hui, nous utilisons le terme de 'lieu de travail'. Notre objectif est de développer une expérience autour de ces lieux. On essaye de mettre de grands espaces à disposition afin de proposer également des services. Par exemple, nous allons digitaliser les immeubles, les rendre verts et améliorer la qualité de vie. Le but est de créer des espaces flexibles pour louer plus ou moins de bureaux en fonction des besoins du moment.”
Paradoxalement, alors que le stock disponible est conséquent, il y a une pénurie par rapport à la demande du marché. Car le renouvellement des bâtiments est trop lent tandis que la demande explose. Vu que la pénurie de logements est persistante à Bruxelles, ne serait-il pas judicieux de les rénover pour loger des habitants ? “Oui, et c’est déjà le cas depuis près de dix ans. Sur base de chiffre, on a déjà transformé près de 1 million de m2 en hôtelier ou résidentiel. C’est surtout le cas dans des lieux décentralisés, parce que l’on constate que les lieux de travail se concentrent de plus en plus vers le centre de Bruxelles avec le train et le tram.”
Pour Jean-Philip Vroninks, la capitale belge reste très attractive pour des investisseurs étrangers. Des Canadiens ont notamment investi dans Befimmo. Cependant, la capitale garde certains problèmes bien Belges. “À Bruxelles, le plus compliqué à gérer est évidemment les différents niveaux de pouvoir qui se contredisent au sein de ses 19 communes. On voit cela au niveau des permis ou pour les décisions à propos des quartiers plus difficiles. Il faut travailler sur la sécurité dans certaines zones. Chaque ville à ses problèmes, mais c’est la façon de les résoudre qui est importante".
Et l’avenir là-dedans? Investir dans l’immobilier est-il toujours attractif ? "On constate que les taux à la banque augmentent, tout comme les loyers. Ce qui provoque une certaine stabilité du marché, et peut intéresser les investisseurs internationaux".