Le PTB veut attaquer Delhaize là où ça fait mal: “Il faut supprimer toutes leurs aides pour éviter que le plan ne soit signé”

Germain Mugemangango, député wallon PTB, est l’invité de Martin Buxant

La Rédaction

Pas de surprise dans le dossier Delhaize : Germain Mugemangango et le PTB se placent évidemment aux côtés des travailleurs après l’annonce du groupe de vouloir franchiser l’ensemble des magasins. “Il est important d’expliquer le cynisme de cette situation”, a commencé le député wallon. “Nous sommes face à une compagnie qui est ultra-bénéficiaire avec 2,5 milliards d’euros. Avec un PDG qui gagne 6,5 millions d’euros et qui s’est augmenté récemment. Ensuite, ils font cette opération pour dégager 1 milliard d’euros pour racheter leurs propres actions. En d’autres termes, c’est un cadeau qui est fait aux actionnaires. Je comprends la colère des travailleurs et j’attends des partis politiques qu’ils disent non à ce plan.”

Problème : le siège social du groupe se trouve aux Pays-Bas. Dès lors, que peut faire l’État belge face à cette situation ? Pour l’homme d’extrême gauche, il faut taper là où cela fait mal. “Delhaize bénéficie de facilités fiscales et sociales incroyables en Belgique. On ne sait pas encore à combien cela se chiffre exactement. Ils ont droit à des réductions de cotisations sociales, des facilités fiscales, des aides régionales… Pourquoi donne-t-on autant d’argent public pour des emplois qui ne sont pas durables ? La franchisation n’est pas une simple opération ou un simple transfert, il s’agit de la précarisation de l’emploi. Il faut supprimer ces aides pour faire pression sur le groupe.”

Pour l’homme politique, toutes les pistes sont envisageables, dont celle qui mène à une reprise du gouvernement wallon à son compte par exemple. “Je ne m’avance pas là-dessus, car ce sont les syndicats qui doivent trouver des pistes. Mais les différents acteurs doivent négocier pour renoncer à ce plan de franchisation.”

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”Les gouvernements sont en déficit parce qu’ils veulent l’être”

Après cet épineux dossier, Martin Buxant s’est attaqué à la dette du gouvernement et le trou financier qui s’élèvera à 41 milliards d’euros en 2028 selon le directeur de la banque nationale. “Tous les gouvernements confondus déficitaires le sont parce qu’ils veulent l’être”, a expliqué le chef de groupe PTB. “Par exemple, en 20 ans, les contributions données aux multinationales par le gouvernement fédéral ont été multipliées par dix. 15 milliards d’euros vont vers les grandes entreprises mais cela ne ramène pas d’emplois. Il faut arrêter de donner de l’argent qui ne sert à rien d’une part et aller chercher de nouvelles recettes en taxant davantage les riches d’autre part.”

Enfin, après les questions budgétaires est venue la question du racisme. Depuis 22 ans, aucun plan anti-racisme n’a été actionné par les différents gouvernements. Une aberration pour Germain Mugemangango. “UNIA constate d’une grande augmentation des signalements d’actes racistes en Wallonie sur la question de l’emploi et du logement. Au niveau individuel, c’est très désagréable de se sentir comme un citoyen de seconde zone. J’ai moi-même eu des problèmes pour des logements lorsque j’étais plus jeune. Je compte donc interpeller Elio Di Rupo et Christie Morreale à ce propos cet après-midi.”

Pour conclure, il a assuré ne pas être contre un gouvernement où le PTB travaillerait avec les socialistes et les écologistes. “Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde tant qu’ils veulent appliquer une politique de rupture.”

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