Les trottinettes et scooters, principaux obstacles dans les rues pour les malvoyants
Les nouveaux moyens de transport comme les trottinettes et scooters électriques partagés constituent l'un des principaux obstacles en rue pour les personnes atteintes d'une déficience visuelle.
Publié le 19-03-2023 à 19h24 - Mis à jour le 20-03-2023 à 10h50
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C'est l'un des constats que fait dimanche la Ligue Braille à l'occasion de la Semaine de la Ligue Braille, sa campagne annuelle de sensibilisation du grand public, qui est consacrée cette année au thème de la mobilité.
En 2013, l'ASBL avait déjà mené une enquête similaire. En dix ans, la mobilité a toutefois beaucoup évolué avec l'émergence des trottinettes et scooters électriques partagés mais aussi le développement des voitures électriques. Une évolution que remarquent également les personnes aveugles ou malvoyantes.
Plus de 90% des personnes interrogées (84% en 2013) disent en effet qu'il leur arrive de rencontrer des obstacles sur la voie publique, parmi lesquels les principaux sont les scooters et les trottinettes. Le problème se pose particulièrement à Bruxelles, où près d'un sondé sur deux (49%) les désigne prioritairement. Le mauvais état de la voirie et des trottoirs est également cité comme l'un des principaux obstacles, juste devant les panneaux publicitaires. Suivent ensuite les vélos et les sacs poubelles et déchets, sans oublier les déjections canines.
Face à ces constats, la Ligue Braille plaide pour un meilleur encadrement de l'usage et du stationnement des trottinettes, des vélos et scooters électriques partagés.
Les véhicules électriques ont connu un fort essor en dix ans. Mais ils causent aussi et souvent des désagréments aux personnes atteintes d'une déficience visuelle. Plus de la moitié des sondés (53%) répondent en effet être régulièrement gênés par des trottinettes électriques (partagées), pour un taux qui grimpe à 78% à Bruxelles. Huit sur dix subissent souvent ou parfois une nuisance due aux vélos électriques, 67% se plaignent des scooters électriques et 65% des bus, voitures et taxis électriques.
La Ligue Braille recommande dès lors de rendre ces différents véhicules plus audibles car ils représentent "un réel danger" pour les piétons déficients visuels.
En dix ans, beaucoup a été réalisé au niveau des politiques et des quatre opérateurs de transport public (Stib, Tec, De Lijn et SNCB), reconnait l'association. Certaines demandes sont cependant toujours d'actualité et de nouveaux problèmes ont surgi, liés à l'évolution de la mobilité, ajoute-t-elle. Pour y remédier, l'ASBL demande donc entre autres des transports en commun encore plus inclusifs et davantage d'aides de type pavés podotactiles, feux sonores, boutons-poussoirs à la fois vibrants et sonores lorsque le trafic se révèle trop bruyant, ou encore des trottoirs mieux éclairés. Elle aspire également à des trottoirs dégagés, propres et praticables, à des règles pour le dépôt des sacs poubelles et à des travaux mieux signalés.