Présidence du PS: les militants votent dans une élection où Paul Magnette est déjà assuré d'être réélu pour un mandat de quatre ans
Ces 10 et 11 mars, les instances du PS sont renouvelées. Seul candidat à la présidence, Paul Magnette sera, sans surprise, réélu.
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Publié le 10-03-2023 à 19h34 - Mis à jour le 10-03-2023 à 19h36
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À part les militants, peu d’observateurs de la vie politique ont remarqué que l’ombre d’une campagne électorale planait sur le Parti socialiste. Pourtant, ces vendredi 10 et samedi 11 mars, les militants du PS renouvellent leurs instances dirigeantes. S’il semble aujourd’hui logique que les membres d’un PS puissent choisir leurs dirigeants, cela n’a pas toujours été le cas…
«Les modalités de renouvellement des instances du PS ont évolué dans le temps, analyse le professeur Pascal Delwit, politologue à l’Université libre de Bruxelles. Auparavant, les délégués du congrès élisaient le président. Depuis 1999, on est passé à l’élection d’un président au suffrage universel des membres. Mais le parti pionnier en Belgique, qui a lancé ce principe, c’était le PSC. Progressivement, d’autres partis s’y sont mis, dont les libéraux et les socialistes. Aujourd’hui, certains partis n’ont pas emprunté cette voie. Au PTB, ce sont seulement les membres du congrès qui élisent le président, qui doit être proposé par le Conseil national.»
Paul Magnette sera réélu avec un score stalinien
S’il y a une élection pour la présidence du PS, l’issue de celle-ci ne fait pas l’ombre d’une surprise. Paul Magnette est le seul et unique candidat. En toute logique, il est assuré de pouvoir rempiler pour un nouveau mandat de quatre ans. Unique candidat en 2019, il avait alors recueilli 95,4 % des voix des militants.
«Tendanciellement, depuis qu’il y a une élection du président du PS au suffrage universel des membres, il n’y a généralement qu’un seul favori. Soit parce que celui-ci est seul candidat, soit parce que ses opposants ne paraissent pas en mesure de le challenger. On se souviendra notamment, en 2007, que Jean-Pierre Declercq avait choisi de se présenter face à Elio Di Rupo, rappelle Pascal Delwit de l’ULB. Par contre à l’échelle des fédérations régionales, il y a parfois des compétitions plus serrées. Il y a eu notamment une confrontation à Bruxelles, en 2019, entre Rachid Madrane et Ahmed Laouej.»
Le renouvellement intégral des structures
Paul Magnette n’est pas seul à soumettre son mandat à l’avis des militants. C’est l’ensemble des structures dirigeantes du PS qui sont renouvelées, comme les Unions socialistes communales ou encore les fédérations régionales.
«À l’exception de certaines sections locales, notamment en province de Liège, toutes les instances sont renouvelées», explique Laurent Pham, secrétaire général du PS. «Pour pouvoir voter, il faut être membre du PS et être en ordre de cotisation. Cela concerne entre 30000 à 35000 personnes.»
Une élection qui se déroule de façon traditionnelle, avec un vote «papier» organisé dans 300 bureaux de vote à travers la Wallonie et Bruxelles.
«Classiquement, la participation à ces élections internes est relativement faible», décrypte Pascal Delwit de l’ULB. Lors de la première élection de Paul Magnette, un peu plus de 10000 électeurs qui se sont déplacés. Sachant qu’à ce moment-là, le Parti socialiste comptait environ 48500 membres en ordre de cotisation. Lors de la première élection d’Elio Di Rupo, en 1999, on a dénombré un peu plus de 40000 électeurs. Mais il y avait quatre candidats et le PS comptait davantage de membres.»
Un scrutin très discret
Cette élection interne reste très discrète. Le parti n’a pas vraiment communiqué sur le sujet. «Cette fois-ci, il n’y a pas eu de grandes campagnes et peu de débats, observe Pascal Delwit. Paul Magnette n’a d’ailleurs pas fait le tour de toutes les fédérations pour en parler. On est dans le service minimum-minimum.»
Les militants en ordre de cotisation étaient attendus dans les bureaux de vote dès 17h ce vendredi et se déplaceront encore entre 10h et 13h ce samedi. Les résultats sont attendus samedi dans la soirée.
Voici les candidats des fédérations
Le PS renouvelle aussi les présidences de ses fédérations régionales. Seules trois fédérations sont concernées par un duel de candidats.
Mons : Nicolas Martin
Centre : Laurent Devin
Charleroi : Thomas Dermine
Bruxelles : Ahmed Laaouej
Brabant wallon : Dimitri Legasse
Dinant-Philippeville : Pierre-Yves Dermagne
Luxembourg : Melissa Hanus
Huy-Waremme : Éric Hautphenne
Liège : Frédéric Daerden
Verviers : Valérie Dejardin
Namur : Fabian Martin et Mathieu Laloux.
Wallonie picarde : Pascal De Handschutter et Quentin Huart.
Thuin : Virgine Gonzales et Jean-Philippe Goffin.